Tu me manques...
Il me languit de toi ce rôle
Qui rend au geste l'élan frivole,
Il offre aux yeux des raies de soie
Et trône le cœur au rang des rois.
Il me manque tant de toi ton air
Et ton parfum qui dore le flair,
Et les couleurs que traînent tes pas
Sous le chant doux que brode ta voix.
Il me trahit ce sens omis
Jadis réel et bien promis,
Absent des foules des rêves du soir
Présent toujours dans la mémoire.
Il me déchire ce souvenir
Jadis joyeux jusqu'au fou rire,
Amer et triste tel un pécher
Dont la blessure n'a pas séché.
Il me démange ce doigt touchant
Le vide de toi d’un trait méchant,
Je perds le fil de la patience
Et cris plus haut que le silence.
Il me brûle tant ce feu de fées
Qui illumine l’espoir parfait,
Présent chez toi au rendez vous
Fidel en chair et os debout.
Ils me séparent de toi ces mots
Sans un écho derrière le dos,
J’effleure ta main d’un ton ravi
L’instant qui dure une autre vie.
Il me punit ce sentiment
De regretter les jours cléments,
Je joins les bouts des rives noyées
Dans une pensée de vœux choyés.
Il me poursuit ce châtiment
Qui peine le cœur infiniment,
Il pèse la nuit son poids égal
Au gros nuage qui cache l’étoile.
Il me détruit et me construit
Un grand château de rêves fortuits,
Il mord des dents avec une rage
Qui tue le temps et rend hommage.
Il me dérobe l’age qu’il me reste
Et mon sommeil d’un geste leste,
L’année s’écoule sans une saison
Sous mes pieds frêles sans horizons.
Il me résume une vie tracée
Qui n’a du temps qu’un vieux passé,
L’écho des larmes dans un regard
Des pas prenant l’ultime départ.
...