LA BELLE ET L’AMANT
La porte s’ouvre, lenteur calculée.
Elle apparaît, insolente de beauté.
Grande, élancée, vêtue de soie ivoire,
Il devine son corps sans encore le voir.
Le soleil accroche des reflets bleutés
Dans l’ébène de ses cheveux défaits.
Un teint diaphane et cristallin
Rehaussé d’une pointe de carmin.
Rondeur des seins de dentelle soulignée,
Dans la transparence du fin déshabillé,
Se laissent entrevoir, tétons effrontés,
Dressant leurs pointes ambrées, agacées.
Couleur océane de ses grands yeux,
Bouche pulpeuse et sourire radieux,
Longs cils mourant sur l’ivoire des joues,
Frappé par la foudre, il tombe à genoux.
La tête au creux de sa féminité
Il respire l’élixir d’amour parfumé,
Mains tremblantes caressant hardiment
Ce corps superbe qui vers lui se tend.
Alanguie entre ses bras si puissants,
Elle roule sur la vague du désir naissant
Sous les tendres assauts de son bel amant.
Enlacés, ils chavirent, de plaisir gémissant.