L’ image fidèle aux traits si familiers
Ne signifiait plus rien en cet instant divin.
Me détachant alors de cette virtuelle chimère,
J’invitais tout mon corps à suivre son essor.
Transporté dans un monde aux contours étranges,
J’étais halluciné comme mon frère, cet ange.
L’énergie ancestrale qui brûlait en son sein
Animait de sa flamme le chakra dit pubien.
Nous volions dans les sphères où n’existe le temps,
Et nos âmes joyeuses dans l’Espace virevoltaient,
Loin du monde des hommes, des sinistres regrets ;
Nous touchions de nos ailes le Cycle Incandescent.
Tous nos sens, en alerte, dispersés par les vents,
Mélangeaient les palettes des couleurs et des sons
Dans un prisme cosmique aux lumières chatoyantes ;
Nous étions les élus d’un bonheur rayonnant.
Au détour d’une église ou d’un parc cette nuit lÃ
Nous parlions aux statues, fines silhouettes ciselées ;
Leurs sourires ingénus et leurs lèvres tendues,
Dans un élan complice, nous saluaient au passage.
A travers le feuillage d’un chêne centenaire
Nous restions un moment face à l’astre lunaire,
Puis reprenions soudain notre course effrénée,
Tels deux jeunes pur sang fougueux et enivrés.
Les psilocybes dans nos veines répandaient leur poison ;
Nous étions impulsifs certes, plus que de raison,
Mais nous voulions savoir, dépasser les limites,
Franchir les portes closes sans se soumettre aux rites…
Tout comme les funambules qui défient l’équilibre,
Nous Marchions sur un fil, inconscients du péril,
Et franchissions l’abîme où règne l’aliénation,
Labyrinthe des fantasme, imprenable donjon.
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:oops: