Oraison

La page est encore blanche
De l'encre au goût de regret.
L'écrivain du dimanche,
A son bureau d'écolier,
Compte des vers à moitié plein
Sans avoir soif de demain

La page est encore blanche,
Malgré les larmes versées,
Sur le crayon qui penche
Pour mieux blesser le papier,
De mille coups qu'il assène
Sans même en écrire la peine

La page noircie de mots
Résonne dans sa tête,
Comme l'ivoire de son piano
Les nuits de grandes fêtes.
Mais c'est en accords majeurs
Que ses mains font des erreurs.

La page noircie de mots
Défroisse les défaites
D'une vie à l'horizon clos
Qui à 20 ans s'arrête.
Violente, jamais l'absence
Ne tire sa révérence.

La page, par le temps jaunie,
Ne sera pas un brouillon
Qu'on reprend, qu'on réécrit
Pour en nier les hésitations.
Étonné d'être encore debout,
Il se voit prier le vieux fou.

La page, par le temps jaunie,
Reviendra comme la moisson
Le même jour, chaque année, sans bruit
Un peu d'amour en oraison.
Funeste lettre au disparu,
Quelques vers ivres d'être bu

c'est très joli ,j'aime beaucoup bravo !!! et merci . canaille

Il est des souvenirs qui reviennent ainsi ... sans appel.

----------------

Bonjour njb880,

J'ai vraiment adoré ton poème!

Il y a une tristesse et une mélancolie si bien exprimées.

C'est très beau.

Amitiés,Erhan de Liège

Une agréable lecture au fil des pages.

----------------

Merci à tous d'être passé par ce texte et d'y avoir déposé quelques fleurs qui embaume mon esprit...
Encore merci.

njb880