TON VERBE, POETE… !
…Vous semblez très éloignés
Mes rives fredonnent les mêmes refrains
L’onde aux prunelles de l’aube
Amasse la clarté de l’ouverture du ciel
L’arbre esseulé qui tient racine
Aux abords d’une falaise érodée
Fait signe aux passages des eaux
Son reflet taquine les cascades
Et se met à danser sa valse solitaire…
J’écris de la même plume
La plus fidèle compagne
Elle met les apostrophes en liesse
Et les accents sont formés de fleurs
Son encre puisée des arômes des saisons
Décline chaque fois une autre identité
Muse de l’errance dans l’orée des rêves
Symbole d’une nef en blanc
Qui navigue les voiles hissées
Dans l’océan des inspirations…
J’attends de l’horizon irisé de pastel
L’espace d’une page vierge colorée
Aux saveurs des couleurs des prés
Quand le printemps ravive les champs
Fait éclore la marche mouvante des plantes
Rend la souplesse aux cyprès
Et donne une toile de maître
Aux grenadiers chargés de mille fruits…
Je souffle sur une main attisée
Par la force de tenir les rênes d’un pinceau
Et tout tremble dans l’ébullition
Mots cadencés dans la marche d’un poète
Qui dès l’aube scrute la porte de l’univers
Traduit la force des choses en instance
Avant que la fleur ouvre son cœur
Cueille et se recueille comme une goutte
Une perle de rosée éveillée par la lumière
Il s’en va chanter à qui peut l’entendre
Les symphoniques murmures intérieurs
Et les chuchotements à peine perceptibles
Dont l’écho ne peut parvenir partout…
Vois-tu je reviens de loin, d’une terre féconde
Vois-tu je suis rescapé sur une autre branche
Je touche de mon regard évanescent
La mer profonde où se faufilent les sirènes
En guise de page je tatoue sur une pierre tombale
Le retour du verbe après son éloignement…
© kacem loubay
Vendredi 14 Avril 2006
Khénifra – Maroc
Loubay_k@yahoo.frLe poète de l’autre rive