TOURNER LA PAGE…

…On ne cesse de me dire
« Il faut tourner la page… »
Et je ne fais que tourner l’éventail
Aérer la moisissure d’un toit
Ouvrir toutes les croisées
Chercher un brin de soleil
Quoique mon ciel vit souvent
De la frayeur de la canicule
Tout est réchauffement permanent
Et le soleil zénithal
Se suspend à la cime de mon regard…

Je suis devenu un autre équilibriste
Ma plume me sert de paramètre
Elle m’annonce toutes les procédures
Le climat sincère d’une entente
Ou le divorce avec l’axe d’un parcours…
Je suis les méandres des heures
Là où les eaux oublient l’onde des jours
Et cherchent dans un tourbillon
Les débris vaporeux de quelques souvenirs…

De la muse lointaine je hume un parfum
De l’ombre d’une photo je clame une idole
Du mur cramoisi je fouille un tatouage
De la toile d’une araignée je convoite les décors
Du fond d’un cœur en hibernation
J’écoute les battements ouatés des échos
Et je m’élève avec les chants de l’aube
Puisque de la nuit les rêves s’envolent
Et laissent quelque part une empreinte
Dans un lit esseulé je frôle mille corps
Qui s’en vont en silhouettes diaphanes…

Une voix intérieure cherche un repère
Elle me divulgue le secret de la vie
Je suis ainsi dans la quête des visages
Entre la finesse des traits d’un visage
A la lourdeur des rides d’un front labouré
Je tire des uns les sourires évanescents
Et des autres les convois des années
Je lacère la page à la lumière d’une étoile
Ouvre une autre à la lueur d’une étincelle
Les pages me dictent que j’ai vécu
Et je me laisse emporter par l’écrit…

© kacem loubay
Samedi 13 Mai 2006
Khénifra – Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

Tourner la page est une utopie, l'oubli ne prendra pas le dessus au verso de la mémoire, on ne divorce pas de son passé... C'est sur les ruines de cette page d'age griffonnée de douleurs qu'il faut oser une autre suite de semblant de joie...

Bonsoir Mon Ami Abdelkader

...Tu es toujours le premier à réagir juste après la publication
d'un texte. Et des fois je me dis de " TOURNER LA PAGE... " et
de chercher un autre ailleurs dans cet incommensurable univers.
Mes mots ont cette senteur de moisi, et j'essaie de les remettre
sur les rails. Hélas, il me semble que je dois voir autrement,
voyager autrement quoique je suis ce voyageur inassouvi. Ma
richesse est cet ensemble d'écrits" des cris qui paraissent lourds
de sens. L'étanchéité de mes erranses, la densité des images et
surtout ma façon de réveiller mes muses rebelles de l'inertie.
On ne fuit pas son passé et puis on ne peut obliger sa mémoire
de glaner et de projeter ses fibres et tisser toute une toile...

Mes amitiés poétiques de l'autre rive

Salam Kacem

Et je me laisse emporter par tes écrits lourds de sens essence de notre errance!
Merci pour ce profond partage;tourner la page n'est pas chose aisée même si le poète ne fait que tourner l'éventail!
Amitiés
Farid

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

Bonsoir Mon Ami Amedyaz


...Je ne peux douter de tes sentiments. Tourner la page...
me paraît hors du possible. C'est le constat d'une certaine
gestation qui a trop durée. Tout écrit n'est qu'une projection
de mille choses vécues ou à vivre. Je tire profit de mes
anciennes visions, de ces textes qui accostent avec l'oubli.
Il est temps que je remédie, revoir mes " errances " et
essayer de planifier une nouvelle orientation, alléger,
aérer, et changer de styles.

Mes amitiés de l'autre rive