La lugubre nuit de l'hiver,
Et les branches dans le souffle blanc,
Gardent le sourire vert du printemps.
La grêle portée par le vent,
Tranche, taille, perce , hache
Les feuilles en fines dentelles.
Le glacial gel translucide,
Fige, pour peu de temps encore,
Que ne reviennent les beaux jours.
Le printemps caché sous l'hiver,
Et le ruisseau glisse en oublie
Ses sanglots en torrent de lumière.
Et la terre nous apparait,
Dans une longue traine vert clair.
Douze heures, douze fleurs.
A midi ou a minuit,
Ce n'est ni toi, ni moi,
Qui fais que le soleil d'or,
D'amour et d'ombre roule encore.
Ton ciel en émoi, pleins de merveilles,
Voit! le printemps des poètes.
Il s'avance sur les ailes,
De la renommée nouvelle.
Les ailes, portant l'oiseau
Bien haut, et pose les mots
Que les nouvelles senteurs embaument,
Transportés de délices nouveaux,
Qu'éveille et berce les cœurs.
Odeurs sauvages de la nature,
Couronné d'un ciel d'azur.
Et passe l'armée argenté,
Des nuages bruns et moirés
Enjambant les arbres brunis.
L'image de l'eau et du vent,
Fraicheur, et transparence,
Sur la couche des feuilles
D'herbes, aux pieds des arbres,
Dans la ramure sous l'orage,
Pépie un oiseau, l'oiseau-lyre.
Les pentes fleuries, feuilles et fleurs
Couvertes de corolles vives.
Les bourgeons éclatent en guirlandes.
De beauté la forêt se lève.
Du sommeil le vent frère du ciel,
Nous croyons nous même poète,
Qu'un vent d'ailleurs s'est endormi
Pendant l'hiver, alors que notre
Oisiveté n'était qu'une veille,
Attendant notre renaissance,
Celles des couleurs, des odeurs
Et de nos cœurs.
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