Au poète.
Laisse aller, mon ami, ce monstre qui sommeille,
Cette lointaine plainte que cachent tes entrailles,
Regarde sans un bruit l'éclat rouge vermeille
Des lunes qui s'éreintent au fil de tes entailles.
Laisse errer, homme libre, les gens qui cherchent encore
A s'enchainer le coeur au plus proche barreau,
Cherche à être la fibre et l'esprit et le corps
Du bonheur éternel qui vit de pain et d'eau.
Laisse agir, grand sceptique, les mystères du temps,
Son baume âpre et salé qui ride au coin des yeux,
Vois ses vents antarctiques sceller comme le ciment
Les souvenirs grisés d'un amour insidieux.
Laisse faire , ô poète plein de désillusions,
Ceux qui croient dans le vin noyer la peur du monde
Lorsque toi tu t'apprêtes à clamer la fusion
Du beau et du divin lorsque ta plume inonde.
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L'art est une porte ouverte sur le divin car il nous permet de devenir créateur à notre tour.
