Quelques coups à la porte de sa chambre, accompagnés des paroles de la propriétaire, viennent la rappeler à la réalité :

« - Bonjour Mme Keyn, votre petit déjeuner, souhaitez-vous le prendre en salle ou dans votre chambre ?

- Merci de bien vouloir le monter dans ma chambre, répond Carole en ouvrant la porte. Bonjour, et merci de vous être déplacée, mais je ne suis pas très en avance ce matin.

- Ne vous inquiétez pas, je suis déjà montée plusieurs fois pour différentes choses, et j’en ai profité pour vous poser la question, puisque vous nous aviez prévenu que vous vouliez partir très tôt pour votre rendez-vous de ce matin.

- Oui, merci encore, vous êtes très aimable. »

Et tandis que la propriétaire laisse les consignes en cuisine, Carole va prendre sa douche. Quand elle ressort de la salle de bain, le plateau, d’un petit déjeuner très copieux, est posé sur la table de sa chambre. Elle espérait pouvoir manger quelque chose, mais en s’approchant elle comprend très vite qu’elle ne pourra rien avaler ! Elle essaie le verre de jus d’orange, et se force à en boire la moitié, puis enveloppe les croissants dans une serviette en papier et les glisse au fond de son sac. Elle sort ensuite permettant aux femmes de ménages d’entrer faire sa chambre.

Patrick, son chauffeur de taxi, lui a laissé sa carte, mais elle préfère marcher un peu, elle pense pouvoir ainsi se détendre avant les retrouvailles avec son fils. Une bonne heure lui est nécessaire afin d’arriver à l’adresse de ses parents, maison qu’elle imagine habitée aujourd’hui par Marc, son premier mari, et David, leur fils. En s’approchant de la propriété, elle a le cœur qui bat, et les larmes envahissent ses yeux alors qu’elle se voit déjà tenant David dans ses bras. Tout à coup, elle aperçoit une femme qui traverse l’allée :

« - Bonjour Madame, interpelle t’elle angoissée, vous êtes la propriétaire des lieux ?

- Oui, répond cette dernière, assez sèchement. Vous désirez ?

- Je suis à la recherche de M. Marc Ray et de son fils David, demande Carole la gorge serrée.

La femme réfléchit et les mots qu’elle prononce résonnent dans la tête de Carole la laissant stupéfaite :

- Je ne vois pas de qui il s’agit !

Soudain son trac s’est envolé, laissant la place à l’étonnement et à l’interrogation. ET voyant que son interlocutrice s’est rapprochée de la grille, Carole commence à lui parler des premiers propriétaires de cette maison…

- Ah oui, s’exclame alors la nouvelle propriétaire. Nous avons entendu parler de M. et Mme Bordage, ils ont eu une fille qui est décédée dans un accident d’avion. Après cet évènement, son mari a du garder la propriété une petite année, puis il l’a vendu pour s’acheter une entreprise. Nous ne connaissions pas son nom, et aujourd’hui, cette propriété s’est déjà revendue cinq fois. Nous espérons pouvoir y rester un peu plus longtemps que nos prédécesseurs, le parc est si apaisant.

Carole voudrait prendre congé pour poursuivre ses recherches, mais elle ose une autre question :

- M’autoriseriez-vous à entrer visiter votre jardin ?

Je me souviens des croissants dans le sac de Carole , donc cette partie précede celle que j´ai lu tout á l´heure .
C´est toujours tres intéressant , merci pour cette lecture .
Dommage que l´ancien mari et le fils de Carole ne soient plus lá !