Borderline
Nos amours morcelées étreignent les miroirs
Dans le courant sans fin de l'onde réverbère.
Les ombres sans reflets hantent l'abîme noir
Des souvenirs défunts nourrissant la poussière.
À chacun de nos pas, la mue brise la glace
De ce manteau de peau recouvrant nos regards.
L'encre de nos débats écarlate nos traces
À la source des os noyées dans le brouillard.
L'esprit vit d'horizons en constant mouvement,
Aux vastes étendues vierges de toute histoire,
Protégeant la moisson du passé en fragment
Désossé, mis à nu, au coin de la mémoire.
Sur les eaux à venir, les pensées se glissent
Imprimant la couleur du murmure des chairs
D'où jaillit le désir des pénombres réglisses
Et se fond le bonheur qu'appelle nos prières.
Les rêves se déploient sur des seuils délacés
Dans l'envol hésitant vers de nouvelles terres,
Dessinant d'autres voies en demains sans regrets
Sur le parcours des vents balayant nos revers...
©Mél