« Il n’est rien de plus nécessaire que de recueillir
toutes ces pensées qui s’égarent ».
« Sermon sur la mort » de Bossuet.

Quand je m’ennuie un peu de toi
Je lis les lettres de ton nom,
Les retourne comme des questions
Je les sépare, je les rudoie
Pour qu’ils me parlent avec ta voix
De longs sons ronds avec des « ou »
En tout cas un prénom très doux
Pour que s’adoucisse par toi
Ces soucis tristes que j’ai en moi.
Puis je m’inquiète un peu de toi.
Mais penses-tu que je t’oublie ?
Doucement je range tes lettres
Je t’écris pour tuer l’ennui
Tout en te cachant mon mal être.

Quand je m’ennuie beaucoup de toi
Je songe que t’ennuyant de moi
Peut-être un peu tu penses à moi
Alors je deviens triste pour toi 
Car si tes pensées naissent pour moi
C’est que ta vie n’est pas remplie
Voilà que sur toi tant je m’apitoie
Que je voudrais que tu m’oublies
Signe que tu serais pleine de vie
Tu ne penserais plus à moi.
Mais je serais perdu sans toi
Sans ces pensées venant de toi
Si tu ne voulais plus de moi !

nostalgique et émouvant!

des pensées vers l'autre pas faciles à gérer, des pensées emmêlées

très beau ..très réaliste aussi ...très agréable à l'oreille

cela me rappelle un poème de Shakespeare que ma prof de l'époque (c loin....) nous avait enseigné ..
des bribes me reviennent ...en vieil anglais ..

o si tu lis ces lignes
ne te rappelles pas la main qui les a écrites
car je t'aime tant
que je voudrais être effacé de tes pensées
si penser à moi pouvait te faire de la peine ...


:

romantique et ô combien vrai, ces questions que l'on se pose

Awaliw, Rocky59, merci pour vos vies arrêtées quelques instants ici.
EVEIDEM merci pour shakespeare (mais vraiment tu es cruelle ne pas nous donner les références de ce texte),mais la beauté de ton poème Angélique montre que de toute manière, tu appartiens à une autre planète.
Phil,mes amitiés renouvelées que j'aimerais partagées.

Tu m'as fait travailler ! (un samedi ....)

Sonnet 71 No longer mourn for me when I am dead

No longer mourn for me when I am dead
Then you shall hear the surly sullen bell
Give warning to the world that I am fled
From this vile world, with vilest worms to dwell:
Nay, if you read this line, remember not
The hand that writ it; for I love you so
That I in your sweet thoughts would be forgot
If thinking on me then should make you woe.
O, if, I say, you look upon this verse
When I perhaps compounded am with clay,
Do not so much as my poor name rehearse.
But let your love even with my life decay,
Lest the wise world should look into your moan
And mock you with me after I am gone.

W. SHAKESPEARE


Eve

Claude,
C’est très beau, mais tellement triste aussi…

Penses-tu qu’avoir une vie bien remplie peut empêcher de penser ?
Je ne le crois pas.
Et si l’est une chose sur laquelle nous n’avons pas la capacité d’agir, ni sur nous-mêmes, ni sur les autres, ce sont bien les pensées…
Alors à quoi bon t’inquiéter pour elle… tu ne peux rien faire pour l’en empêcher …
Et penser ne veut pas dire souffrir…

Ton poème est d’une grande douceur. Plus « intime » aussi.
Et encore une fois, tu m’inquiètes…. Souci, ennui, mal être…
Je perçois comme une grande lassitude et je me demande si ce n’est pas toi qui penses trop…

Tu devrais aller t’oxygéner ou faire un peu de sport, c’est un bon remède quand la tête est trop pleine…
A bientôt

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Calou

Eveidem, merci pour ta recherche;j'avoue avoir eu du mal à traduire ce vieil anglais qui ne m'est vraiment pas coutumier puisque je ne suis pas professeur(e) d'anglais.Si la forme me reste difficile, je te remercie pour m'avoir permis de découvrir ce sonnet que j'ignorais.
Chère Calou,
crois-tu donc que je n'essaie pas parfois tes remèdes "oxygéner ou faire un peu de sport", mais quand je cours par exemple c'est toujours après mes pensées qui rageuses toujours se manifestent ,alors vaguement je continue à courir physiquement ; je continue à penser et à parler aux gens que j'aime, je continue à rédiger mes "lettres" en cours.
Hors la lobotomie, je ne vois pas de solution.

Très émouvant.

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La Musique est une révélation supérieure à toute sagesse ou philosophie (Ludwig Van Beethoven)

Avoeu sincère et très touchant

voilà une traduction ....


Quand je serai mort, cessez de me pleurer aussitôt que le glas sinistre aura averti le monde que je me suis enfui de ce vil monde pour demeurer avec les vers les plus vils.

Non, si vous lisez ces lignes, ne vous souvenez pas de la main qui les a écrites, car je vous aime tant que je voudrais être oublié dans votre douce pensée, si cela doit vous attrister de penser alors à moi.

Oh ! je le répète, si vous jetez l’œil sur ces vers, quand peut-être je serai confondu avec l’argile, n’allez pas même redire mon pauvre nom : mais que votre amour pour moi finisse avec ma vie même ;

De peur que le monde sage, en regardant vos larmes, ne vous raille à mon sujet, quand je ne serai plus là.

bonjour Claude.. (prénom de mon cher Papa disparu...)
je sens là une très grande solitude habillée de tristesse... tu devrais t'ouvrir vers d'autres horizons, vers d'autres saisons...
je t'embrasse
Plume au Vent.

Nouchka, Elkantara , merci pour vos pensées.
PlumeAuVent, comment puis-je suivre ton conseil : "tu devrais
t'ouvrir vers d'autres horizons, vers d'autres saisons..."; c'est que j'aime vraiment la personne à qui ce poème est dédié ; son bonheur m'importe , quand bien même serait-ce à mon détriment.

EVEIDEM, me pardonneras-tu cette absence de remerciements alors que,par deux fois, ta gentillesse s'est manifestée en me proposant l'intégrale du sonnet, puis sa traduction maintenant. Ce n'est nullement impolitesse de ma part mais j'ai été absent de ce site pendant plusieurs jours.
Donc et sincèrement, merci car ta traduction est plus lumineuse et plus riche que celle que j'étais parvenue à établir. J'ai presqu' envie d'écrire que ta traduction est "malheureusement" meilleure car elle met en évidence le peu de profondeur du contenu de mon poème par rapport à celui de Shakespeare.
Je viens de lire et commenter par ailleurs ton dernier poème : aussi juste ce : si ta formation intellectuelle et donc sentimentale s'est faite à l'école de Shakespeare tous tes sentiments doivent être très élevés et tes désespoirs très profonds.Je surveillerai la venue de ton prochain poème.
Amicalement.