A l'instant où je nais...
A L’INSTANT OU JE NAIS !
De ces beautés du monde vers lesquelles j’ai volé, que retiendra ma mémoire ? L’émotion ne s’emprisonne pas, elle se vit ; et toujours nous n’aspirons qu’à son renouvellement ; ainsi nos yeux restent grand ouverts pour en retrouver la béatitude. S’ils venaient à se clore, ce serait pour rendre grâce de tels enchantements.
Heureux d’être l’oiseau migrateur, entre le ciel et l’eau, de l’aube au couchant, en sa course parabolique. La distance fait un raccourci singulier, j’entrevois de minuscules méandres, la furie des torrents qui exhortent la source, le repos à venir des calmes rivières, j’entends même le clapotis discret qui rythme le ramage des frondaisons. Je survole.
Si haut, si loin, tout est à la fois uni et diffus, possible, relatif, merveilleux, mystérieux et lumineux.
Sur ces ailes qui me portent, mon émotion épouse cette fragrance subtile et rare qui submerge l’âme- le divin surgissant quand le regard embrasse entièrement, quand les mots semblent démunis pour dire : « merci ! ».
Alors, j’accepte les bras tendus du bonheur à l’instant où je nais !
Pierre WATTEBLED- le 3 octobre 2009
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