Ce n’était pas Noël, mais cadeau elle me fit
D’un joyau éternel en l’écrin de ma vie.
Au pied de son satin mes souliers déposés
S’animèrent un matin d’un petit étranger.
Du haut de tes semaines, tes pleurs s’apaisaient
Quand jouait la comptine que j’avais composée.
Du haut de tes trois mois, tes petits poings serrés
Tu agitais sérieux dès que je m’approchais.
Du haut de tes six mois, tes yeux curieux
Dévoraient les présents d’un monde merveilleux.
Ce n’était pas Noël, mais cadeau elle me fit
D’un joyau éternel en l’écrin de ma vie.
Un bébé assoupi au creux de mon épaule,
Inscrivit sur mes lèvres les lettres du mot « Paul ».
Du haut de ton année, ta démarche hésitante
T’emmenait labourer le terreau d’une plante.
Du haut de tes deux ans, ta bouille de p’tit garçon
M’a fait te surnommer « homme de trop-mignon ».
Du haut de tes trois ans, des chiffres plein la tête
Tu résonnait déjà comme une calculette.
Ce n’était pas Noël, mais cadeau elle me fit
D’un joyau éternel en l’écrin de ma vie.
Une voix affirmée, tirant mon pyjama,
Baptisa mon futur du prénom de « papa ».
Du haut de tes quatre ans, heureux de ton savoir
Tu lisais comme un grand tous tes livres d’histoires.
Du haut de tes cinq ans, assoiffé de logique
Tu voulais maîtriser les secrets mécaniques.
Du haut de tes six ans, tu me fais la leçon,
Contre l’autorité toujours en rébellion.
Ce n’était pas Noël, mais cadeau elle me fit
D’un joyau éternel en l’écrin de ma vie.
Un enfant différent, d’un genre inattendu,
Alluma en mon cœur un amour absolu.
Ton rire qui réchauffe, les bisous que tu sèmes,
Ta pudeur émotive… Mon fils Paul, je t’aime.
B.
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Un homme pleure.
Arrose une fleur.
Cueille la vie.
Un homme sourit.