HORIZONS TRACES
Il n’est point de plus grande blessure
que de puiser et épuiser ses paroles à l’usure
Se maitriser se rendre compte gâcher
Ce mal être ce paraître difficile à cacher
Parler pour ne rien dire se répéter
Bondir surgir voler et s’entêter
Tictacquer comme une horloge qui se loge
Dans les tympans des autres trop forte
Pour que personne ne la supporte
Aborder et associer tant de sujets
Et finir sans doute aux rejets…
Jusqu’à se purger de cris de fortissimo
les décibels augmentent pianissimo
L’agitation m’envahit au fond de mon être
Je voudrais tant naitre et renaitre
Puis ĂŞtre enfin Calme
J’ai raccommodé ma vie au fil du temps
qui ressemble Ă un graphique
des déliés des pleins et des obliques
c'est comme ça que je l'explique
Percée de multiples trous béants
J’ai laissé quelques tâches de sang
Je suis cette personne immonde
Qu’on perçoit et aperçoit
Des kilomètres à la ronde
Insupportable indomptable
Incapable de se taire
Il n’y en rien à faire
Toujours ajouter quelque chose
Dire contredire puis médire
Répétitions obsessions fixations
Ses gestes cessent se brisent en luxation
Son teint livide et blĂŞme
Récolte ce qu’il sème
Mettre en cause si elle ose
Pas tracée pas effacée
Juste un peu lassée
De réflexions et de tensions
Je suis celle que le temps attaque
Je suis celle que les autres traquent
La plaie ouverte devient béante
Et le venin malsain persiste
De son gluant liquide qui résiste
C’est pas de sa faute elle est spéciale
Pas futée pas secrète pas banale
J’ai cicatrisé mon cœur endormi
J’ai gardé des traces
Où plus rien ne s’efface