Dresser la table peut être pénible
On n'imagine pas à quel point,
Quand ma mère a la tâche horrible
De retirer le couvert qui me revient.

Mon village est à flanc de montagne
Et le cimetière au sommet touche le ciel;
Il convainc les mères enroulées d'un pagne
Que leur fils tombé reçoit des ailes.

Trois ans déjà,
Je suis mort et la vie c'est ça.

Néanmois, quand la tombe se fait cellule
Mes codétenus restent exemplaires, et prient,
Nul ne s'évade ou hurle
Mais s'agenouille devant la grille du Paradis.

C'est la sagesse de l'hiver, la fuite de mes traces,
La fin dans la terre et l'espoir dans la glace.

Que chacun sache - grand mal vous en fasse :
Lorsqu'un couvert casse, on le remplace.

Il arrive que l'homme se retire et s'exile loin des siens, le corps s'en va, l'esprit lui reste toujours à la souche de la première racine...

Un bel écrit. Merci pour le partage.

Petitzan

On peut remplacer un couvert pas un homme, ç'est ppour ça que je suis encore là, peut être un jour je servirai à quelque chose,

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pour une mère c'est irremplaçable