Mes campagnes vertes et blondes
Les yeux fermés, je vous revois
Sur la mer qui s'exalte et gronde
Ô vent du Nord, j'entends ta voix
Légers printemps, matins du monde
Violettes au creux des sous-bois
Les oiseaux chantaient à la ronde
Vos douceurs, matins d'autrefois
Brûlants étés, sous le soleil
S'allumait l'or des champs de blé
Les moissonneuses aux joues vermeilles
Liaient les gerbes emmêlées
Coquelicots, rouges calices
Tendres bleuets dans les épis
Ondulaient aux brises propices
Berçaient mes songes évanouis
Automnes flamboyants, l'abeille
Emportait les beaux jours, mariait
Si bien vos couleurs, ces merveilles
Feuilles mortes sous l'encrier
Hivers scintillants, vos parures
Des arbres alourdissaient les branches
Coups de bec sur la terre dure
Merle noir sur la neige blanche
Les aubes sont-elles moins pures
Où s'est envolée l'Espérance
Tu transfigurais la nature
Où es-tu, magie de l'enfance
----------------
Ouvrez l'oreille, chaque mot possède un coeur qui bouge. (Nimier)