L'oiseau décharné
Quoi de plus beau qu'un oiseau envolé
Par un vent poussé par la fatalité
Les ailes d'un vautour, des feuilles fraiches et craquantes
Battant au rythme des foudres dansantes
Du haut trône des cieux, à la chaleur des terres
Jamais le vautour n'apprivoise l'arrière
Fureur dans ses yeux, miroir de dégout
Car enlevée la crainte, on peut frapper au cou
Son crâne dépourvu de fabuleuses couronnes
De plumes d'argent ou d'autres farandoles
Offre un air décharné à sa triste silhouette
Mais au diable la beauté quand on coupe les têtes
Nourris par les cadavres, odeur de sang séché
Fait de lui l'unique à aimer le repoussé
Curieux, il cherche dans le moindre recoin
Dangereuse mangouste à l'esprit de requin
Et toujours, planant, dans l'or du soleil
Messager de cette mort, qui , mais si essentielle
Fait peur à l'être humain, car sentier inconnu
Et ainsi le vautour, porte les lourds fardeaux
Des préjugés, de l'ignorance, et de sa laide peau
Pauvre oiseau sans chemin, perdu dans les rues.