Plume de soie Inscrit le: 7/1/2011 De: Envois: 79 |
Khadija Ma pauvre khadi ! Toi aussi tu es partie Emportée par la maladie. La nouvelle m’a anéanti. Toi qui étais la joie de vivre ; Toi qui sans l’aide d’aucun livre, Me racontais à Hammam-Lif, Pendant nos longs étés heureux L’histoire de cette captive du khalife Dont les pleurs étaient si nombreux. En sirotant ton orangeade, Tu me jurais que cette princesse Que son ravisseur harcelait sans cesse Etait plus belle que Shérazade. Grâce à son abondante chevelure Dont elle se servait comme d’un châle Contre les habituels assauts impurs, Elle put demeurer toujours virginale ; Comment, jusqu’à l’aube naissante, Elle restait à l’abri dans ce refuge, Fuyant les ardeurs angoissantes De cet amant aux nombreux subterfuges. Parfois, tu interrompais ton récit. Alors, tes yeux scrutaient mon visage Pour y déceler la candeur de l’enfant sage Ou l’incrédulité persistante de l’indécis Qui t’écoutait toujours avec voracité. Tu semblais invincible dans ta grande beauté, Prête à terrasser qui chercherait noise. Tu étais fière, forte et à l’avenir radieux Tandis que la mort, cette sournoise Ricanait avec la bénédiction de ton dieu.
Fin. Mahdaoui Abderraouf. 12 Octobre 2007.
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