Plume d'argent Inscrit le: 27/11/2005 De: Envois: 256 |
Côté jardin, côté cour Caïn: Que fais-tu fainéant sous l’ombre de l’olivier Ramasse ton arme Et rejoins vite les rangs des braves Aujourd’hui est un grand jour Trêve de farniente
Abel: Quelle belle journée n’est ce pas ! Ce silence béat Admirez, l’azure nuancé de bleu L’air est appétissant Et la nature est florissante
Caïn: Assez de verbiages ! C’est le jour tant attendu L’instant propice Pour surprendre l’ennemi Le frapper, l’anéantir Et déclarer la guerre
Abel: Si je ne vois guère de danger Ton cœur non plus, caché sous ta cuirasse Ne peut percevoir la beauté Allège ton âme ! Et écoute les détonations florales Le bruit des bourgeons qui éclosent Le chant du pavot qui ouvre ces pétales Pour cueillir la lumière
Caïn: Prêcheur, de beaux sermons Triste obole Descend de ta chaire Et quitte ces fariboles Paroles lâches, vision satanée Et utopique Le monde à besoin de guerrier Pour combattre le mal
Abel: Où est ce présumer ennemi ? Se cache-t-il derrière les buissons ? Mon âme sereine, enivrée Par la magnificence matinale Et la douceur de la nuit Est au zénith Ignore, la haine et ne porte aucune animosité Contre autrui
Caïn: Toute âme vivante Est susceptible à devenir une menace Le monde est une jungle Ou seul, le plus fort Peut survivre Si tu ne tues pas Tu seras buté Ton seul ami, est ton glaive aiguisé La vie est une arène
Abel: Non ! C’est ce que vous bruitez Vous serinez une image flouée, formatée Une vision désespérée Vous avez fait de la vie une croisade Alors qu’elle n’est que joie et rire Une croisière La vie est un don du ciel Courte, fugace, comme le feu de paille Qui ne souhaite qu’éclairer l’existence De l’humanité
Caïn: La vie est cette flammèche Qui se détache Portée par le vent Elle se pose et allume un nouvel incendie Il ne y’a eu jamais de paix Il ne y’aura jamais à l’avenir La guerre n’a jamais cessé Elle change juste de lieu Et devient plus destructible
Abel: Qui sont vos cibles Nous les s La provision De vos carnages Les otages de vos visions Et qui sont les commanditaires Vous !une poignée de tyrans, assoiffés de pouvoir Sans aucune consciences Qui ne défendent que leur commerce
Caïn: Nous sommes la main de dieu Les gardiens de ce temple Que vous nommez « la vie » Nous sommes les sentinelles Entraînés, pour protéger les faibles Comme toi ! Les poètes, les citoyens Qui se prélassent et se philosophent A l’heur ou on se sacrifie Ame et corps Afin, de leur préserver leur misérable vie De tous les jours
Abel: Vous êtes les damnés ! Des aliènes entraînés à répandre la mort Vous ne connaissez rien Que le savoir faire d’ôter la lumière Vous ignorer le sens du mot « vie » Vous ne pouvez apprécier Le gazouillis du rossignol Le babil d’une fontaine Vous ne savourez que le sifflement des balles En vidant votre chargeur
Caïn: Quelle prouesse ! Mots de mauviette La vie à l’eau de rose La vie est un trophée Le beau gain, qui ne brille qu’entre les mains De celui qui sait l’acquérir Ça ne s’offre pas Il faut l’octroyer Et pour exister, il faut dominer On est le maître Que si on extermine nos rivaux
Abel: Vous n’aimez pas la vie Si elle était précieuse Celles des autres le seraient à vos yeux Vous ne vénérez Que l’éclat des médailles Chamarrant vos poitrails Vous aimez collectionner les trophées En gagnant de vaines batailles Et Pour chaque vie dissipée Vous montez d’un grade, d’un cran
Caïn: Maudit blasphémateur ! Tu ignores le sens De mourir sur le champ des honneurs D’être estroper d’un bras, d’une jambe En nom de sa patrie Servir et mourir en martyr Tu ignores le mot devoir Nous les Lords de la guerre Les sauveurs
Abel: Quel est le prix d’une vie Voir son paraître dans l’histoire Gagner un titre de plus Vous avez fait de la guerre un art Et de l’amour un crime Vos ordres ne sont pas discutables Aucune cour, ne peut vous débattre Vous êtes la loi, toute la loi
Caïn: Nous nous pliant qu’à l’ordre suprême Sans aucune état d’âme La conscience est qu’une faiblesse La morale est une excuse L’important est de mener à bien notre opération Et d’évincer l’ennemi Le radier Pour que règne la paix
Abel: Paix ! Comment des béotiens Pauvres charognards Peuvent-ils parler de tranquillité Vous guettez les nocifs Vous profitez de leur innocence Et vous les séduisez Ensuite vous leur transmettez Vos haines En les entraînant à mieux haïr Avant de découvrir vos supercherie Ils se retrouvent victimes Dépassés
Caïn: Ils sont la relève La continuité de nos rêves L’espoir d’exterminer toute menace extérieure L’ennemi est partout Prêt à nous réduire En bouillis Mais nous sommes là A travers toutes les ères Gladiateur ou soldat Chevauchant sur nos destriers Glaive en main
Abel: Sectaires ! Libérez vos otages De vos profondes convictions Noires sur noir ! La vie est..est une rose Au parfum épars Alors par quel droit Sacrifiez-vous les Adonis et les Jouvencelles En leur brisant les ailes
Caïn: Séditieux Tu ne mérites pas de vivre Profane Tu es la honte Avec une plume tachetée d’encre bleue Tu veux combattre le feu Apaiser les peines Et transformer le monde En un Eden
Abel: Je dégaine ma plume Au lieu de porter la mort Ma penne Est le dernier espoir L’autre choix Je chante la renaissance Quand d’autres ânonnent le refrain D’un long automne J’inonde Le ciel d’étoiles versifiées A l’instant Où d’autres entonnent la fin du monde L’amour est notre mécène Aimez ! Est notre message Nous sommes les derniers témoins Que le monde va mieux Sans enclume et sans marteau Juste par la tiédeur De nos mots On crée le déluge Nos poèmes sont des luges Nos écris sont des sermons On ne convoite pas la vie Pour le plaisir de musarder Mais pour clairsemer L’espoir, l’amour Et l’image de l’aube On insuffle nos murmures Sur des vers Et notre foi Est l’arche de tout les humain D’aujourd’hui et de demain
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