Singulier cavalier paré d'habit vermeil
Dans l'matin qui s'éveille empourprant le ciel,
Voilant de ses reflets la lune qui s'endort ;
Hissant le point du jour, bannière de l'aurore
Distillant sa fraîcheur au parfum de rosée,
S'infiltrant de bonheur dans la terre asséchée
Terre d'asile des hommes où la vie se révèle
Gravant dans son sillage, les histoires pêle-mêle,
Les adages et légendes aux multiples visages
Poursuivis par les vents, vagabonds sans bagages ;
Chevauchant dans les airs, invisibles errants
Caressant les fougères, chênes et saules pleurants !
Entraînant dans sa valse, pâquerettes et bleuets ;
Jalousant les violettes, sauvageonnes parfumées
Nichées sous les boisseaux, gardiens de leurs secrets
Cernées de boutons d'or, coquelicots en folie
Redressant leurs collerettes après une douce nuit !
Le temps semble suspendu au-dessus des collines
Où veillent solitaires, les étoiles tranquilles.
Le silence somnole soupirant d'amertume
De voir s'éclipser dame lune dans sa brume.
Rougissant de passion, le maître forgeron
Lève son bouclier au fond de l'horizon
Etalant sa lumière sur les chemins de l'ombre
Où viennent s'accoupler les volages colombes
Entre rameaux en fleurs et le jour qui féconde !
Mille et une pensées de l'homme vagadondent
Renouvellant la vie dans les landes du monde.
Protégeons sa parure, il nous en sera gré !
Si l'on veut le sauver, sachons le respecter
Il saura s'en souvenir jusqu'à l'éternité !
La nature peut survivre sans l'homme à ses côtés
L'homme ne peut vivre sans nature à ses pieds !
Esteban