Un écureuil tout fier, observait l’alentour
Grignotant des noisettes du haut de son grand chêne.
Il attendait l’hiver d’une confiance sereine
Surveillant ses châtaignes et ses noix tour à tour.
Quand une fine fourrure, aux yeux verts en amande
Traversa la clairière de son pas chaloupé.
« Ma che bella nana ! » … Les sens émoustillés,
Il cueille quelques framboises, les lui porte en offrande.
Emue de l’attention, elle tombe dans les pommes
Le nez sur une fraise. Ah mon dieu quel pépin !
Que faire à cet instant ? Appeler un médecin ?
Lui faire le bouche à bouche serait prudent bonhomme !
La belle retrouva vite son beau teint abricot.
A son oeil malicieux, le jeu devait lui plaire.
Il se sentit brûlant d’une pêche d’enfer,
Enivré jusqu’à l’âme par son parfum Coco.
Il lui fit survoler les collines arrondies
Comme des pamplemousses, l’embrassant dans les coings.
Quand sa douce goyave, elle lui ouvrit, enfin,
Il crut boire un nectar de fruits du Paradis.
Le jour ou elle dit « Oui ! » il coiffa sa banane,
Ajusta son melon, sortit sa montre en or.
Pour quelle ne mangue de rien il offrit ses trésors
Lui donnant toutes les clés des réserves qu’il glane.
Mais la belle était ville comme une belladone.
A peine l’encre sèche, elle crie à l’injure
Et ose sur-le-champ demander la rupture
Devant les tribunaux, la justice qui ordonne.
Se faisant assister d’un avocat marron
Elle gagne le procès, le laissant sans un gland.
Il n’esquisse pas un zeste, pauvre courge, errant
Eperdu, hébété d’une telle trahison.
Cerise sur le gâteau, elle part avec un autre.
L’hiver sera bien rude, sans même un grain d’épeautre !
Ami lorsque tu goûtes aux fruits de la passion
Laisse parler ton cœur, mais garde ta raison.
Car si tu ne veux pas travailler pour des prunes,
Ne soit pas trop bonne poire et méfie-toi des brunes !
Sinon tu finiras, pressé comme un citron
Par d’adorables belles…. Apprends-vite la leçon !
Jasom
20/06/2009
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