MOGADOR




Les femmes fleurs ondulent le regard peint à l’or
Offertes aux yeux des hommes vautrés dans les divans
Le couchant ensanglante les parcs de Mogador
Quand la pluie a cessé et que monte le vent




Les femmes fleurs frissonnent et leurs long cous de cygne
S’abandonnent aux mains emperlées des khalifes
Leurs poings mâtent les croupes des fières Abyssines
Loin derrière les remparts, le vent courbe les ifs




Les femmes fleurs murmurent à l’oreille des marins
L’éternelle complainte de l’amour mis à mort
Au son flûté des lyres et sourd des tambourins
Dans l’air épais et lourd des bouges de Mogador




Les femmes fleurs exhalent une chaleur musquée
Leurs poitrines se gonflent obscènes et lascives
Les lupanars frémissent à l’ombre des mosquées
Leurs coupoles cuivrées qui veillent sur les rives




Les femmes fleurs enfin se brisent sur les tapis
Le ventre poignardé du désir des Khédives
Les derniers corps se tendent dans la vile assoupie
Dehors dans les ruelles pas une âme qui vive

Merci à toi car après avoir lu ton poème j'ai fermé les yeux et revisité tout un passé perdu dans la nuit de mon âge.
HONORE

Un conte qui rappelle les mille nuits et nuit! Belle lecture.

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MB CANDIDE

merci pour cette belle lecture

Sublime voyage aux accents dorés d´exotisme ,
Tres beau poeme qui recoit toute mon estime .
Les charmes de Mogador se révelent en perles lumineuses
Avec ces images aux auras douces et soyeuses .

Oui sublime voyage

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