Existe-t-il des mots pour dire la détresse
Quand le soleil s’endort au fond de ton grenier ?
Es-tu coupable enfant de quelque maladresse
Pour, tel un chien crasseux rester là , prisonnier ?
La nuit te fait trembler, ta peur est viscérale.
Le martinet ce soir a laissé sur ta peau
Sa trace plus profonde, incisive, brutale.
Dans le noir tu gémis sous un vieil oripeau :
« Ouvrez moi, ouvrez-moi ! » Mais tu es seul au monde !
Personne n’entendra ta plainte et tes appels.
La nuit a des couleurs d’image nauséabonde
Humide de sanglots froids comme des scalpels.
Demain, dès ton réveil, tu reprendras la route
Jusqu’à l’école où là , sous les rires d’enfants,
Sale, hirsute et chétif, par plaisir on ajoute
A ton calvaire affreux, la honte t’étouffant,