Le vaincu
Elle allait embarquer sur ce navire
Dont la destination lui était inconnue
Un monde meilleur lui avait-on répondu
Elle partait, décidée, sous aucune emprise !
Elle jetait un dernier coup d’œil embué
D’une larme qui se voulait de regret ?
De peur ? D ’angoisse ou bien de joie ?
On le saura peut-être dans des mois !
Sa cabine portait le chiffre sept or et,
Un hublot éclaircissait ce petit lieu
Un endroit où que l’on aurait pensé
Un salon pour poupées et autres jeux !
Aucune âme qui vive n’existait
Sur cet immense bateau de croisière
On aurait cru un vaisseau prière
Où fantômes et passés, cet endroit hantaient !
Le mouillage était effectué, le voilà parti
Quittant le port sous les yeux abasourdis
De quelques spectateurs fort étonnés
Que cet embarcadère puisse flotter !
De mers tumultueuses en océans déchainés
Il essuyait les tempêtes et déferlantes
Sans tanguer ni même se soucier
Des passagers qu’il transportait , âmes errantes !
Lorsqu’il s’éventra sur un récif de corail
Au milieu de nulle part, dans une immensité
Bleue, qui engouffra ce bâtiment sans détail
N’offrant aucune chance aux pauvres naufragés !
Cette âme esseulée qui occupait le numéro sept or
Voulait changer de vie, quitter, oublier son passé
Jamais elle n’aura compris qu’une fois embarqué
C’est le non retour, l’accompagnement à la mort.
Voilà pourquoi, tous les badauds du quai
Avaient suivi des yeux ce navire si calme
Ils savaient et ne comprenaient toutes ces âmes
Qui montaient à son bord, sachant la destinée !
Mais notre passagère à l’histoire ne connaissait
Rien, l’eut-elle su peut-être, elle ne l’aurait cru
Peut-être bien, serait –elle quand même monté
A bord de ce vaisseau mortuaire déjà vaincu !
Décembre08