Jeune Inconnue
Jeune, je revois tes colonnes de corinthe
Et ton visage parfumé de chèvrefeuille,
Un jour, où les deltaplanes s'élevaient aux cieux.
Mes yeux prenaient ses engins pour ton corps de nymphe.
Puis des femmes tenaient des enfants malins,
Avec dans leurs petites mains un jus de fleurs.
Ces dames de beauté se prenaient pour des dieux,
Et contemplaient là -haut des oiseaux corallins.
Jeune, je revois tes phares, ces bornes des fonds bleus,
Ces agates galaxiennes de roi soleil,
De reine, de coraux éclatants des mers bleus.
Etais-tu vraiment heureuse, jeune sans âme,
Je n'en crois que non de Ninon, acre silène,
Dans ce beau royaume à la recherche du mal!
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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.