Un soir où les bougies soufflaient mon éveil,
Que leur parfum portait à mon esprit embrumé
Des idées noires, des formes pas naturelles
Trainant sans fin leur portrait sur une plage brisée,

J'aperçus deux silhouettes creusant le sable; pirates pour s'enfouir,
Et tandis que les nuages éclairent la lune
Je doute. Que leur cause commune
Ne soit pas fosse à remplir.

Des odeurs nouvelles soulèvent mon esprit.
Moi qui suis caché dans mon lit,
Je vois les yeux douloureux d'une femme
Suivant le regard de sa lame.

Il flotte dans l'air le métal précieux et jaloux,
Celui qu'une âme aime porter à son cou.

Alors dans un geste coupant la brise,
Elle tranche la tête de sa promise
Et offre à son organe pourtant dévoué
Le bijoux d'un suicide prononcé.

Tandis que la douce s'allonge à côté du trésor
Je m'approche - que ce moment était fort -
Puis mes mains cauchemardées endorment cet amour,
Que ce coffre reste inviolé pour aujourd'hui et toujours.

Des grains grossiers bordaient mon couchage au matin,
J'avais touché ma part du butin.

Un poême de qualité parce qu´écrit avec originalité et orné d´images mystêrieuses et évocatrices , on dirait presque un film á suspense .
Bravo pour ces strophes palpitantes !

un joli texte imagé

Un élan cinématographique de toute beauté, votre poême en prose pourrait être l'amorce d'un scénario dont un certain public rafolle, je me souviens avoir vu deux de ces films il n'y a pas très longtemps et je dois reconnaître que votre inspiration y est supérieure. Quel réalisme, c'est éblouissant.