L’arrivée dans ce grenier où ta destinée s’est transformée
Ton regard avide d’aventures se promène sur cet ouvrage
La pluie de poussière noircit la blancheur de la couverture
Et les nombreuses feuilles jaunies par un ultime soir d’Eté
Les branches de tes mains oppressent le papier végétal
Ce titre laconique suscite l’ivresse endormie de tes sens
Tu pénètres dans ta chambre, l’éclat de la lumière t’attire
Sur le lit blanc, allongée, tu déchiffres le récit d’un inconnu
Hypnotisée par mes passages comme éblouie de foi ardente
Mes clairs souvenirs éveillent en toi des désirs taciturnes
Ton sourire fatal partage mes intransigeantes prouesses
Tes murmures enflammés, bercés de sensualité animée
Le temps si lent se nourrit de nos pensées trop faméliques
Nos âmes dansent au rythme des pages sans pouvoir se dénouer
L’évidence de notre amour se trahit dans ton voile de regard saphir
Une improbable mélancolie a substitué ton exquise gaieté
L’encens se consume et je saisis le propre de mon erreur
Ton sang si rougeâtre se lie à la blancheur de la soie
Le glaive dans tes mains, ton regard meurtri se comprime
Mon âme silencieuse hurle auprès de ta dépouille livide
La dernière page de mon histoire tachée par ta liberté
Tu es mienne depuis qu’à ton existence je t’ai arrachée
Ton inéluctable désarroi implore ma présence chimérique
Et mon Ă©poque me ment, emportant ma conscience
Installé dans mon fauteuil, plume à la main, anéanti d’inspiration
Je ne fais qu’écrire ce qui t’arrivera dans deux cent ans
Lorsque tu ouvriras la porte de ce sombre grenier te priant
De consulter ce livre portant nos deux noms entremêlés.
J€$$Y, 01.30.08
(Ce poème est dédicacé à une amie: Hafssa, qui vient visiter ce site quelques fois. Elle aime bien ce site. Saluez-là ... "Je te fais de gros bisous Hafssa".)
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La ligne de vie
Est un fil
Qui une fois coupé
Ne se déroule plus
Que dans les souvenirs