Avant vêpres quand l’astre s’est couché :
Serrés sous les manteaux, les gants et les bonnets
Les pas se font utiles, les ombres cherchent les foyers
Qui allument sur la rue leurs grands yeux étonnés.
Le vent ourle les seuils de feuilles jaunes et carmines.
S’animent d’autres mondes dans les douceurs limpides
Des lumières de foires qui s’échappent aux vitrines
Et dorment rouges et bleues sur les pavées humides.
Dans les petites heures, la nuit lorgne aux carreaux.
Sur les buées opaques des miroirs de bistrot
Brumaire dessinent en eau les sinueux contours
Des amours, des espoirs, des larmes de fin de jour.
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“C'est à partir de toi que j'ai dit oui au monde - Paul Eluard”