Angoisses sahariennes (partie 5)
L’article du journal, lu par Aziz, a mis ce dernier dans un état indescriptible.
En effet, il en est abattu, vanné et bouleversé… aucun qualificatif n’est adéquat pour décrire
le moral lamentable dans lequel se débat notre ami.
La populace est toujours là , angoissée, et, perplexe.
Khaled, un jeune Ă©tudiant, interpelle Aziz :
- Eh là , mon ami, permets-moi de te dire : nous avons marre d’imiter les autres.
Nous appartenons quand même à une civilisation qui a donné au monde des savants célèbres dans toutes les sciences ; Leurs œuvres ont été décisives pour le progrès de l’Humanité, et, cela dans tous les domaines de la vie ; Sans compter les splendeurs de notre religion sacrée.
Comment veux-tu, qu’après cette gloire de notre civilisation arabe et musulmane, nous allons maintenant et simplement copier, et, gober tout de go, une doctrine étrangère à notre génie et nos valeurs séculaires ?
Quoique ta proposition consiste, si je comprends bien, à te doter d’une méthode d’analyse dite scientifique qu’on appelle le « marxisme ». Cela dit, n’oublions pas que dans le passé, on a affirmé une chose similaire, mais, les faits étaient autres ; La dérive a été catastrophique pour notre pays ; A moins, qu’il n’existe plusieurs « marxismes » ? Alors là , c’est toute une histoire, un débat interminable, parfois dramatique, entre différentes « écoles » du marxisme !
La foule parait acquiescer aux paroles du jeune intervenant.
Aziz écoute avec un intérêt grandissant. Sa bonne humeur est manifeste, car, l’énoncé du jeune étudiant a l’impression de lui plaire.
Il prend la parole :
Ecoute mon ami : ton exposé n’est pas loin de la vérité ; Si les discussions étaient systématiques et constantes entre les différentes catégories de notre peuple, et, à travers son histoire, du moins : à partir de notre accession à notre indépendance, nous ne serions pas là , vivotant sous une dictature sournoise et implacable et dans une société bloquée.
A propos, je me permets d’ajouter que ce manque de concertations et de débats à l’intérieur du
mouvement marxiste, cette lacune grave, a été parmi les causes principales, (si ce n’est la première), qui ont produit un recul important de ce courant.
Cela veut dire que : là où se produit une personnalisation des décisions, et, l’absence de vraies concertations, dans tout régime ou mouvement politique et social, la déviation est inévitable :
Une minorité monopolisera la prise des décisions, ainsi que celle du pouvoir de l’Etat et du parti.
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Nordsud
Aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre mais c'est regarder ENSEMBLE dans la même direction" Saint Exupéry"
