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     qui suis-je 2 (suite)
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Expéditeur Conversation
amanzouy
Envoyé le :  24/10/2008 13:50
Plume d'or
Inscrit le: 13/10/2008
De:
Envois: 1126
qui suis-je 2 (suite)
le 24/10/08
à Rabat

Qui suis-je n°2

Une vie humaine à l’intérieure d’une autre vie humaine. Un autre corps, avec un cœur qui bat, une tête avec un cerveau qui réfléchit, des mains et des pieds qui bougent, et une âme qui est peut être la seule qui puisse exister, et qui habite tout les corps à la fois.
Ma mère m’a enseignée à l’âge de deux ans et plus tard après, ce que les universités d’ici et d’ailleurs, les livres de toutes les sciences et philosophies n’ont pas pu m’enseigner. Ma mère me parlait alors que j’étais enfant, comme elle parlait aux oiseaux, qui venaient cherchaient paix et compagnie humaine, dans les ruines de notre modeste et ancienne maison, et moi de mon côté, saisi par je ne sais quel miracle, je me réveillais dés son réveil ; très tôt le matin, pour honorer son rendez vous de la prière du fajr (l'aube) qui était comme un rituel sacré , et je restais toujours collé à son corps comme son ombre, comme si mon âme était soudée à la sienne.
Avec tant d’amour et de tendresse elle me caressait, elle me chuchotait des mots qui n’avaient rien avec le langage que je parlais et que je comprenais. Le langage de la mère qui par la clémence du créateur la bénédiction de la nature trouve son chemin droit pour s’installer majestueusement comme une lumière éclairant ma mémoire.
Les mots de ma mère avaient un charme et une tonalité qui me laissaient attentif et qui mettaient de l’ordre dans mes oreilles e de l’intelligence humaine dans mon esprit.
Aujourd’hui quand je pense à la voix de ma mère ; était-elle douce, aiguë ou grave ? Je ne trouve qu’un silence absolu, c’est comme si ma mère ne m’avait jamais adressée la parole et que seulement le fait que je sois avec elle, était suffisant pour que j’écoute à travers son petit corps, noble et saint, toutes les langues qui écrivaient en moi, et qui récitaient tant de poèmes gravés comme des chants riches en mélodies.
A vrais dire ma mère menait une vie très dure, comme toutes les femmes amazighes, qui ont souffertes dans l’oubli et la négligence totale, pour bâtir tout un peuple d’hommes et de femmes, capables de faire de ce pays un modèle exemplaire. Mais ma mère était remarquable par le statut social qui lui a été destiné.
Issue d’une famille de notable, elle a été éduquée et élevée par deux grandes écoles ; une de sagesse et une d’amour.
Son père était l’école de sagesse, un homme unique en son genre, en cette époque de guerre civile et de misère, il a été choisi à l’unanimité par les grands notables du Douar, pour être AMGHAR (le chef); et il est resté le représentant de plusieurs Kabyles jusqu’à sa mort. Tout le monde l‘appelait Sidi, cette nomination qui a aujourd’hui une connotation qui rime avec la ségrégation raciale et que seuls les esclaves utilisent pour nommer leurs maîtres, lui a été décernée volontairement par les habitants du Douar, mais grand père n’était pas le seul en cette époque, à être respecté de tel et qu’on appelait SIDI ; plusieurs autres hommes dans d’autres Douars et d’autres kabyles était comme lui. Ces hommes ont tous été des pieux par instinct, des sophistes par adoration et de surcroît des saints guérisseurs. Ils n’ont pas cherché à devenir ce qu’ils sont devenus en profitant de quelques interventions occasionnelles, ni opportunités événementielles ; mais par leur quotidien du jour au jour depuis leur enfance jusqu’à leur dernier jour. Ainsi tous les habitants hommes et femmes et même les enfants, n’ont pas besoin de rouler leurs langues deux fois pour dire à qui le demande, qui étaient ces hommes ? Qu’est ce qu’ils mangent ? Qu’est ce qu’ils font ? comment pensent-ils ? Leur vie est un champ sans muraille, sans portail et sans aucune frontière. Leur générosité leur clémence, la bonté de leur cœur la bravoure de leur courage et surtout leur savoir et leur intelligence, les laisse supérieurs sans jamais perturber l’ordre familial, social ni environnemental. Ils étaient grands avec leur petites tailles, humbles avec leur grand pouvoir, et sages avec leur grande folie..
l'autre école, c'est ma grand-mère, elle était le grand sourire et le grand cœur, c’est la clémente et l’optimiste. Elle trouvait toujours des excuses pour pardonner les défauts des autres femmes, elle leur disait que les gens sont les créatures de Dieu, qu’il les aime tous sans aucune distinction entre les pauvres et les fortunés, les puissants et les faibles, les intelligents e les débiles, les raisonnables et les fous. Elle parlait toujours à ma mère un langage que je ne comprenais pas, même ma mère restait par fois étourdie, et mettait un bon moment de réflexion, avant de saisir le sens fondamental des propos de ma grand-mère.
Elle restait toujours derrière SIDI comme son esclave, celui-ci à son tour; ne l’appelait que par LALLA, et quand ma mère compte leur rendre visite, personne ne pouvait m’empêcher de l’accompagner. Ce n’était pas moi qui réclamait ceci mais c’était-elle qui l’exigeait, ainsi quand ma mère voulait parler d’une action ou d’un verbe elle n’employait jamais le « je » mais c’était toujours le «nous », aussi pour voyager ou faire une course ; comme si ses pieds et les miens portaient les mêmes doigts et enfilaient la même paire de chaussette.

pour aller rendre visite à mes grand-parents, je n’ai jamais montré de refus ni d’hésitation à accepter accompagner ma mère, mais dés que mon père exprimait son refus, la sirène de mes cris assourdissants, associés aux injures rebondissent à travers les ruines de notre maison en pierre et terre, ils vont s’exploser en hurlement, aux alentours des autres maisons du Douar, c’était comme si on m’égorgeait, ou on empêchait un poison de regagner l'eau.
Alors, ma mère n’avait plus qu’à me chuchoter avec sa voix magique :
- Mais jamais je ne partirais sans toi. D’ailleurs tes grands-parents ne me laisseront jamais entrer si je pars toute seule ! saches que tu es mon laissé-passé, et mon ange gardien.
à suivre,,,,

Mostafa
Envoyé le :  24/10/2008 21:33
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14894
Re: qui suis-je 2 (suite)
Après l'incipit interrogatif sur l'identité,l'histoire commence merveilleuse et magnifique,traçant l'enfance d'un enfant amazighe et son attachement inné à sa mère,une femme d'exception!...J'ai soif de connaitre la suite,je ne te lâche plus!...


----------------
Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

nordsud
Envoyé le :  26/10/2008 1:58
Plume de satin
Inscrit le: 8/9/2008
De: Tamanrasset Algérie
Envois: 35
Re: qui suis-je 2 (suite)
Ton récit est pleins d'enseignements sur un aspect de la culture ancestrale amazigh; Il est coloré et plein de tendresse. Il est instructif pour tous ceux qui le lisent.
Merci encore. Je continuerai à lire la suite avec beaucoup d'intérêt.


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Nordsud

Aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre mais c'est regarder ENSEMBLE dans la même direction" Saint Exupéry"

amanzouy
Envoyé le :  27/10/2008 13:46
Plume d'or
Inscrit le: 13/10/2008
De:
Envois: 1126
Re: qui suis-je 2 (suite)
mes chers amis! Mostafa et Nordsud, je vous confirme ma joie pour vos com très encourageant, franchement je commence à peine à être récompensé grâce à votre intérêt pour la culture et l'identité amazigh et aussi pour mon récit !!!!
merci tant pour vos encouragements !!!
amitiés, votre ami El omari Hassan !!!
crisroche
Envoyé le :  30/10/2008 18:48
Plume de diamant
Inscrit le: 27/7/2008
De: Résistance
Envois: 13522
Re: qui suis-je 2 (suite)
Ce passage avec l'évocation des figures de ta mère et de tes grands parents est un bel éloge de la transmission familiale et de reconnaissance à ceux "qui t'ont bercé".


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amanzouy
Envoyé le :  10/11/2008 20:14
Plume d'or
Inscrit le: 13/10/2008
De:
Envois: 1126
Re: qui suis-je 2 (suite)
merci cris !!
ravie de te lire ! et c'est toujours un grand plaisir de recevoir un de tes com !
toutes mes amitiés à toi mon ami
!!!
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