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     TOULOUSE Ă  Sabine
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Expéditeur Conversation
EMA
Envoyé le :  17/12/2008 13:47
Plume de platine
Inscrit le: 14/6/2007
De:
Envois: 2511
TOULOUSE Ă  Sabine
Chère Sabine… Tant de Poème m'entraîne dans les rues de Toulouse, me ramène à mes deux temps…
au bonheur de plaire, et celui d'écouter cette voix intérieure qui me soufflait :
tu n'appartiens pas Ă  ces Ă©tincelles qui font briller les yeux un instant
mais à autant de vies que tu fais dans ton cœur durant…
et les vitrines sont passées.

Que d'heures décollaient !
J'avais la tête pleine de rêves et le cœur rempli de Dieu… et c'est Dieu qui dure.
Quand je reviens dans ces lieux parcourus d'ambre et de lin,
c'est pour aller chercher mes sources, mes encres, mes aurores ;
respirer l'odeur irisée d'encens, les épices et le miel qui débordent les sens ;
goûter à l'heure bleue à la terrasse d'un café ;
feuilleter quelques livres dans les librairies pour sentir
les vibrations à travers les lignes qu'un auteur a créées à la hauteur du son.

Et pour venir Ă  l'Ă©pure qui descend jusqu'au corps,
fait frissonner dehors courbes et couleurs qui résonnent dedans,
je vais dans les galeries
admirer les œuvres aux dimensions picturales qui dépassent l'âme,
d'écouter battre son cœur sous les lumières qui s'étoilent.

Une vague me soulève rue du Taur.
Au bout de l'aperçu, la Basilique Saint-Sernin à qui je préfère Notre Dame du Taur pour une prière…
la chapelle des Carmélites et Sœur Marie-Ange qui poussait les murs pour écarter les rideaux de l'ombre…
la cave poésie à qui il faut du feu pour allumer la salle…
autant de ruelles qui font un rayon autour d'elle, et des boutiques un étalage de curiosités qui s'étament.
Rue du Sénéchal, l'Impromptu…
où j'allais partager avec mon amie (prof de piano) ces moments réservés aux femmes qui se confient à l'autre, à petites doses,
les leçons n'attendent pas ces choses.
Et puis, la place du Capitole qui répond à nos pas ; répand la mémoire, la flamme occitane…
c'est par là que le courant passe et se verse dans le dédale des rues aux façades roses.
On ressent un je ne sais quoi d'indéfinissable en traversant ses dalles semées d'histoire,
peut-ĂŞtre un peu de soi qui revient d'une autre vie pour parler d'escales sous les arcades.

"Mon caf' recevait les poètes tous les troisièmes mardi du mois.
Il y avait du soleil sur les tables, du violon dans les boissons chaudes,
l'essaim dans les eaux fruitées qui faisait vibrer le verre et se colorer le globe.
Nous jouions des cordes avec les Muses, refaisions le temps avec nos courants multicolores,
nous y mettions les vents.
Redressant nos paroles pour une hauteur qui s'envole, les roses avaient des branches et du piquant.

Aujourd'hui… je préfère l'étale et le phare à toute cohue.
La solitude sauvage, l'étendue vallonnée qui se grise de bleus.
Les chemins de terre Ă  toutes les rues qui repensent la foule.
Le ciel à qui j'ai donné mes yeux.
Ma montre s'est arrêtée. J'ai délaissé le monde.
Il n'a plus le fond qui pétille à la manière du vin blanc,
mais une larme sombre au bout de la moue qui change les enfants.
Je lui préfère le silence.
Plus réfléchi que le jour que je pourrai attendre sur le quai d'une gare, au coin d'une rue,
sur la place principale, le long d'une avenue,
dans le vrombissement métallique des voitures impatientes,
pour un passage plus Ă©troit que celui qui cherche le miroir.
Le temps m'emporte vers le murmure des feuilles qui frappent Ă  ma porte.

Plein de bonnes choses à toi, adorable amie. Comme promis, demain je remettrai Gruissan que j'expose à Toulouse. Prépare un beau poème comme tu sais si bien les faire pour le vernissage... (le mien est prêt)
BientĂ´t est presque lĂ .

Ema
scarlett
Envoyé le :  17/12/2008 14:17
Plume d'or
Inscrit le: 22/9/2008
De: Ombres et lumières
Envois: 1393
Re: TOULOUSE Ă  Sabine
Chère Aline,

c'est un véritable honneur pour moi que tu me déclares ton amie et me dédie à moi, la toulousaine en amour de sa ville, ce texte SUBLIME, comme tout ce que tu peins et écris, habitée de grâce!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ton heure bleue sonne à ma porte et notre Toulouse ets le même, indéfinissable parfum de bonheur et de vie.

Oui je t'écrirai ce poème et serai à ton vernissage, et merci de m'avoir en ce frileux matin de décembre, depuis le coeur de mon exil auscitain, replogée dans ma ville phare où je papillonne tel éphémère ébloui et où je me sens attaches quasi telluriques, car je sais que c'est MON endroit...

Je te dédie à mon tour ce texte ancien, qui avait été lu au Printemps des mots 2007.

Longtemps, je t’ai rêvée.

Perdue au fond des terres arides du Cantal, enlisée dans la lave stratifiée des volcans, je te cherchais, palais de briques roses, sur le fil ténu de ma mémoire.
Je fixais tes vertiges, placardant de grandes affiches de la basilique St Sernin sur les murs gris de mon appartement clermontois, m’enivrant de tes lumières, orpheline de tes mondes colorés, de tes petits marchés, de tes pincées de tuiles… La ligne bleutée des Pyrénées, se dessinant les soirs d’été tout au loin, m’était appel et mirage. J’avais soif de toi.

Me manquaient la douceur de tes ocres toscans, le parfum des tilleuls et des lilas des soirs de mai; me manquaient ta croix occitane et tes ruelles chargées d’histoire, tes bleus pasteliers et tes joutes hérétiques, tes éblouissements multicolores, de tes violettes timides au sang de tes briques. Toi la fière, la rebelle, capitale debout d’une Occitanie qui se rêvait libre…

Sans toi, je n’étais rien. J’avais faim de tes petits matins gourmands et tendres, lorsque tu t’éveillais, mi Reine des Pyrénées, mi village gascon, faim des claquements des persiennes et du café brûlant dans les tasses vert et or du Florida. J’avais faim de ta faconde, des effluves de cassoulet aux marchés aux gras. Mes lieux de vie me semblaient orthorexiques et glacés. J’avais froid sans tes ardeurs méditerrannes, lorsque ton soleil d’enfer dardait la brique et que seules tes églises offraient des oasis de fraîcheur.

Longtemps, je descendais en songe tes fleuves impassibles.Je revoyais tes eaux mêlées. Ville confluente, carrefour entre l’orient des plages languedociennes et l’occident des déferlantes, à mi voie des garrigues et des pins landais. A la croisée des chemins, cité Gasconne aux lumières provençales, antichambre de la méditerranée et promesse océane, arc-en-ciel identitaire, tu te fais passerelle, route de la soie des Suds et escale, auberge espagnole et métissage portuaire. L’eau verte du Canal me conduisait à Sète, et Garonne me guidait presque outre atlantique. Tu étais mon Ellis Island, mon espérance, ma terre promise.

Mon hérétique…Tu m’as appris le devoir d’insolence. Toi la protestante, la cathare, sœur des Esclarmonde et autres « Parfaites », écho des citadelles du vertiges se profilant aux confins de l’Aude, porte de Montségur. Jamais tu n’as fait profil bas, résistant à cette langue d’oïl qui voulait faire taire tes terres, hostile à tous les Parisianismes, défiant les lois de ces lointains quais des Brumes, éclatante de fierté. Même martyre, embrasée dans le moderne et sinistre bûcher de l’AZF, victime des incohérences et des lâchetés humaines, tu as su te relever.

Longtemps, je t’ai aimée.

Nous écoutions les notes bleues de Claude et buvions du thé au Jasmin au Bol Bu, hypokhâgneuses en révolte, chassant les nuages et les garçons, découvrant la vraie vie au sortir de nos campagnes tarnaises ou gersoises…Nous hantions les longues travées de ce Mirail bétonné, récitant Verlaine et critiquant nos pères.Les martinets hurlaient dans un ciel bleu comme en enfer et je plaquais les trois accords de Blowing in the wind , moniale naïve et vestale encore, sous la travée du cloître des Jacobins. Nous voulions changer la vie: Ma première matraque m’a frappée rue du Taur.

J’avais 20 ans quand la France a rosi, et je me souviens du Capitole en liesse, de la première fête de la musique, de nos grandes espérances. Beaucoup plus tard, petite Poucette rêveuse, j’ai égrené mes rêves et grandi. Mais je n’oublierai jamais ma foi adolescente, motivée avant l’heure, rouge comme Rosa Luxembourg et persuadée que nous transformerions le monde …

Et puis j’ai goûté Paris et ses ors magnifiques, Bruxelles et sa Grand place, Londres, Prague, Berlin...Pourtant, c’est vers toi que mon cœur me porte.Tu es mon ancre et ma grand voile, mon passé et mes futurs.J’ai rêvé ma vie sur les coussins de mon petit appartement du quartier des Chalets, je la rêve encore, plantant le lilas de mes espérances sur la terrasse d’une grande maison qui hésiterait entre Jardin des Plantes et canal…

Aujourd’hui, mes enfants te découvrent et vivent sous tes toits de tuiles. Premiers baisers sous les tilleuls de la promenade, le long de Garonne…On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans…
Tu as grandi aussi.Tu vogues sur tes ailes du désir, sœur des étoiles, carrefour de l’Europe. Parfois mutilée par les chantiers immenses, tu seras bientôt libérée des trafics. Tes affaires Calas et autres scandales ne peuvent te noircir. Tu respectes ceux qui t’aiment, et ils te le rendent bien.

Tu es toujours mon autre. Mon double je, ma ville mémoire, ma ville espoir. De l’angélus de l’aube à l’angélus du soir, j’écrirai, face au clocher de St Sernin, au-dessus d’un million de toits roses.
Au fronton du Capitole, sous le palmier des Jacobins, le long des berges de Garonne, sur l’eau verte du Canal du Midi, j’écrirai ton nom :


TOULOUSE.





----------------
"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue:
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler:
Je sentis tout mon corps et transir et brûler."

Racine, "Phèdre"...

EMA
Envoyé le :  18/12/2008 9:56
Plume de platine
Inscrit le: 14/6/2007
De:
Envois: 2511
Re: TOULOUSE Ă  Sabine
Ah !Toulouse, Sabine (j'y vais la semaine prochaine). Mais j'ai le cœur Ariégeois bien ancré.
Merci pour la réponse.
Pour le vernissage, Ă©cris ce que tu veux, sur ce qui te va, Toulouse ou autre, suivant ton inspiration, c'est mieux, elle te dira. Tu verras le tableau le 20 sur les cimaises parmi tant d'autres.
Avant tout… il me tarde de te rencontrer.
Vivement que les fêtes passent (fêtes que je n'aime pas car il y a trop d'inégalités). A bientôt.

Ema
cyrael
Envoyé le :  19/12/2008 18:04
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2005
De: ****
Envois: 83558
Re: TOULOUSE Ă  Sabine
quel bonheur de lire votre belle amitié



nous vivons sur les rives du canal du midi
dans la belle cité médiévale,


et allons souvent
Ă  TOULOUSE
chez nos enfants , quelle belle région, voisine..



douce soirée à vos plumes de poètes

bravo pour cette grande amitié

amitiés


----------------
l'Amour rayonne quand l'Ame s'élève, citation maryjo

EMA
Envoyé le :  20/12/2008 9:11
Plume de platine
Inscrit le: 14/6/2007
De:
Envois: 2511
Re: TOULOUSE Ă  Sabine

Entre les flots,
Montent et descendent les maisons
Le long de la Garonne
Paysage peint, de mes yeux, de mes mains,
Ramassant l’écho
Des lumières qui tombent dans l’eau
Profonde des Mondes
Qui porte le Nom des fleuves commencés
Sur nos cahiers,
Et redonne les fleurs à l’onde.

MERCI Cyrael d'ĂŞtre venue partager nos moments parcourus.
Bonnes fêtes de fin d'année.

Ema
Honore
Envoyé le :  21/12/2008 11:07
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: TOULOUSE Ă  Sabine
En lisant ton texte si évocateur je me suis revu étudiant fréquentant les mêmes lieux , admirant les mêmes monuments et la nostalgie m'a fait verser une petite larme.
HONORE
EMA
Envoyé le :  21/12/2008 11:56
Plume de platine
Inscrit le: 14/6/2007
De:
Envois: 2511
Re: TOULOUSE Ă  Sabine

Bonnes fêtes Honoré et MERCI.

Ema
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