Palabres


Au lointain pays des palabreurs, jaseurs
Arrières fils de pécheurs, cueilleurs,
De faim je crève, de faim je meurs.
Un plat de vers, un plat de prose,
N'ont pas vraiment servi ma dose.

Dans le menu, de longs discours,
De longues phrases en vieux velours,
Des langues de veaux, des langues de bois,
Des chansonnettes, à la sauvette, ici et là.

Une langue grillée, une langue rôtie,
Une autre saignante de poésie.
Une Chakchouka aux lettres gras,
Avec un piment sonnant le glas.

Un grand couscous à la grammaire,
Aux paragraphes en couscoussière.
Et une sauce aux verbes crus,
Fait des délices dans le menu.

Au déjeuner, cantiques en chœur,
Appels pressants à la prière,
Au dîner, menu complet,
Des causeries imbues de thé.

Quelles richesses dans ce bled, autant de mets !!
Autant de goûts et savoir innés.
Et je suis resté sur ma faim, en vain,
Faim d'action, de vie et d'amour divin.


Lihidheb mohsen
4170 Zarzis 29.06.05

AHHHHH,voilà un poème qui met en appétit.

Excellent parallèle entre nourritures terrestres et nourritures intellectuelles. Mais où trouve -t-on donc tout cela ?
HONORE

deux nourritures , une pour le cerveau et une pour l'estomac