Plume de soie Inscrit le: 12/5/2008 De: Paris Envois: 159 |
la Tour Les pieds dans l’eau, je regardais L’immensité de cette tour Qui, dans le ciel, disparaissait Ignorant le compte à rebours
C’est ici que, enfant, je jouais Je venais à pied, par la mer Deux jours à marcher, quel trajet ! Deux jours au goût sucré, amer
Je savais mon chemin sans trace Je sentais le vent dans mon dos S’il faisait beau, à la surface Par mauvais temps, au fond de l’eau
A peine arrivé, je grimpais Pierre à pierre, l’île rapetissait Et la douleur grandissait Mes doigts lacérés, je léchais
Jusqu’à ce trou inaccessible Dessiné pile pour mon profil Silhouette d’enfant pris comme cible Qui, d’étage en étage, file, file
Un jour, j’ai sauté de là -haut J’ai volé avec les oiseaux J’ai transpercé les nuages d’eau La mer gonflait, quoi de plus beau ?
Pendant de longues années, dix, cent, L’océan engloutit la tour Lentement, méthodiquement, Sans aucun remord, sans détour
J’étais heureux, j’avais bien joué Je plongeais dans l’océan bleu Par les dauphins accompagné Jusqu’à la tour de mes aveux
Ephémère ancrage déifié les Dieux l’ont-ils voulu ainsi ? Hier, tu l’as toi-même admiré tu l’ignorerais aujourd’hui ?
Les mains dans les poches, je regarde Je suis revenu par la terre Revoir cette tour sans garde Isolée sur son îlot vert
Elle est minuscule aujourd’hui Mémoire, me jouerais-tu des tours ? Tours de vis contre tours de vie Je laisse ma place… à qui le tour ?
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