Le Grand Voyage s'avérait si languide et silencieux
Qu'un dernier soupir nécrosé escaladait le temps
Jusqu'au sommet d'une larme prisonnière des Cieux
Où dansait cette ironique camarde, rituel nonchalant
Mon sang épuisé, étouffait derrière ces infâmes parois
Dont l'air était condamnée à mourir dans cet âtre
Où jonchaient le silence et la Mort, tel un voile blanchâtre
Enfermé et perdu dans l'obscurité aux murs si froids
Âme orpheline de son corps livide, délavé et agonisant
Harassé, figé par tous ces vivants aux sourires absents
Abattu par le chant d'un clocher engourdit et austère
Qui m'amenait vers ce sentier, loin de ce monde sévère
La douleur incessante avait disparu de mon regard
Aveuglé par une pâle lueur qui vacillait posément
Au souffle mouvant d'une bise légère et si rare
Que j'entendais fredonner ces prières recueillant
A l'essence de ces fleurs qui parsemaient mon cercueil
Dont était gravée une photo de moi comme recueil...
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