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     L'intimiditĂ©
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Expéditeur Conversation
luis_manuel
Envoyé le :  27/7/2008 23:48
Plume de satin
Inscrit le: 27/7/2008
De: Aix-en-Provence
Envois: 17
L'intimidité

Lorsque les profondeurs de nos dépressions
Invitent Ă  embrasser la cause souveraine
A la faveur des nuits oĂą nous paraissions
De paresseux pantins au cœur noir de l’arène

Nous rassemblons alors nos mémoires charnelles
Collectant les silences et les interdictions
Le temps d’une chanson au corpus éternel
Celle qui nous faut pourtant chanter à l’unisson

C’est ici que ma rage se meurt ou se repose
Aux portes de nos corps, bleu soleil qui m’attriste
Si de l’Amour je suis soliste virtuose
L’Improbable me fit piètre duettiste

Je ne danse jamais la musique envoûtante
Car mon corps ne répond que si je le torture
Mais les notes en pluie dont je saisis l’ardente
Et folle pertinence colorent ce que j’endure

A sceller de mes mains ce que cœur légifère
Lorsque raison dérive, lorsque tu fais de moi
Le chantre du désir qui, si vrai, t’est offert
En unique pâture, en incomplète proie

Sur l’autel anonyme de nos corps incomplices
Se tordent nos doigts sourds, s’opaquent nos miroirs
Et nous déplorons nos maladroites esquisses
Ces pinceaux sur nos mains qui ne parlent qu’en noir

Comment colorier la folie corporelle
Et le feu dans ton ventre et le feu dans tes yeux
Ronger mes nuits sans lune quand te sachant si belle
Je n’ai plus que des mots pour te porter aux cieux ?

Ou seulement tenter d’assumer cette grâce
Otage du désir, je suis l’enfant perdu
Quand perdurent l’envie et le manque et la glace
Qui bordent le tourment d’un voile inattendu

Bascule du toucher, accomplissement froid
Puisque nous somnolons cet Amour en nos corps
Te peindre de chaleurs en ces nuits oĂą le roi
Des rivages brûlants se suicide aux aurores

Si je te fais l’Amour c’est par petits mots doux
Niaiseries flétries mais rouge souterrain
Car ton corps est la Croix et mes peurs sont les Clous
Qui me retiennent en moi lorsque j’en viens aux mains

Et quand vers ma misère tu tends enfin les bras
C’est pour me maintenir à distance courtoise
Dans l’intimidité, je suis le Saint Thomas
Qui croit tout ce qu’il touche quand croît la nuit sournoise

Le soleil alité de ton lit chavirant
Appelle de tes sirènes le cri vagabond
De celui qui te veut passionnée, respirant
Le souffle animalier loin du lierre pudibond

De celui qui te veut pour amie pour amante
Ainsi pour femme fière et totale anémone
Celui qui nous admire lorsqu’en ta bouche aimante
Se diffusent les sorts que le corps seul sermonne

Nous serons si sereins si ces sourires rances
Rassurent ces errances sans sorcière rançon
Car le temps qu’il me faut pour que je te dispense
Mes hommages mélodiques est une triste chanson

Peuplée de sarcophages et de timbres en berne
Mutilés en leur sein, rongés de l’intérieur
Au refrain si perdu que mes doigts ne discernent
Que le rythme changeur qui nous surprend, moqueur

Car le désir qui naît bien vivant en nos cœurs
Se dissout dès l’instant qui le voit prendre corps
Ainsi va le tempo prisonnier de l’erreur
Rejetant la fureur sous une grille de remords

Matrice inconsolable, pilier pyrostatique
Nous marchons sur nos sens en piétinant l’orage
Qui nous invite lors aux prières extatiques
En nous semble survivre le charme d’un autre âge

Je maugrée des tempêtes au gré des interdits
Car mon corps est le tien si tu l’invoques enfin
A semer l’érosion des membres engourdis
Qui nous rappellent au fiel et son unique fin

Je suis ton invité, ton jouet déjà conquis
Toi qui maintiens vivant mon délire brûlant
De modeler tes formes en délicieux croquis
De croquantes ardeurs lorsque, le maculant

Je renais à la vie, sa concrète alchimie
Ma carcasse n’est plus et mon vrai corps éclot
Au contact sincère d’une anatomie
Que j’ai voulu exclue, perdue dans cet enclos

De pudeur et de rage, de ciel si noir et sourd
Que je n’ose toucher de peur de nous trahir
L’unique objet pesant d’un désir bien trop lourd
Vassal de cet Amour qui m’a trop vu faillir

Mais si nous assumons cette envie de partage
De nos températures vibrantes et sincères
Il nous semble hésiter de réduire aux ravages
Ce qui naît, jaillissant de nos âmes en guerre

C'est-à-dire la distance entre l’être et ses formes
La douleur d’être enclin à l’espace et au temps
Lorsque l’Amour fondé et sa nuit cruciforme
S’endorment au réel de nos mystères latents

La confiance est un gage de proximité
Entre le désir et son accomplissement
Les rites de l’Amour et l’intimidité
Se querellent en silence, musical armement

Car je t’aime totale et ton corps en répond
Lorsque je me surprends Ă  devenir un homme
Celui qui nous manquait, tant je franchis de ponts
Entre l’être et sa mort, le pinceau et la gomme

Il n’est plus beau tableau que tes seins orgueilleux
Pour ma plume transie par ta réalité
Ta présence vivante, spectacle merveilleux
Qui déjoue la pudeur et la fatalité

Dans l’intimidité des ombres nuageuses
J’attends l’orchestre pur qui me fera danser
Contre ton corps de nymphe, ta bouche ravageuse
Sans ne jamais traîner ces pas si bien lancés

Dansons avec nos corps, ils sont nos seuls supports
Pour goûter ce désir impatiemment mêlé
A la séparation de l’être en incolore
Laisse-moi raviver les planches révélées

A mon Amour si vrai, Ă  mon Amour suprĂŞme
Rejoins-moi dans ton corps et nous y sèmerons
Des hommages au partage et au cruel dilemme
Qui fit de nous des astres, lĂ  nous nous aimerons

Loin l’intimidité de nos valeurs en deuil
La candeur mûrira au soleil de nos mains
Et le bonheur si doux à celui qui l’accueille
Entonnera son chant en chaque lendemain

Donnant musique intime aux amants retrouvés
Le rythme pour danser et puis la mélodie
Pour ne pas oublier la pudeur éprouvée
Par tous ceux dont le corps est instrument maudit

Car je t’aime animée et te veux radieuse
Sur chaque air de folie oĂą mon corps bat mesure
Sur chaque piste noire aux pentes audacieuses
Ambre-azur aux aguets, je guette l’embrasure
rosam31
Envoyé le :  27/7/2008 23:53
Plume d'or
Inscrit le: 30/4/2008
De: Neiges sud sapins lumières
Envois: 1147
Re: L'intimidité
Welcome, bienvenue, Willkommen, benvenudo, je te fais le même disque que sur le serveur vocal du Rectorat de l'académie de Toulouse, avec même de l'occitan, c'est bien, Monsieur l'étudiant, J'aime vos alexandrins énamourés et votre style un peu désuet.

Bravo!!

A très vite,

Rose, toujours en embrasure.
fleurette
Envoyé le :  29/7/2008 21:56
Plume de platine
Inscrit le: 16/10/2005
De:
Envois: 5454
Re: L'intimidité

c'est extraordinaire comme ton texte entraîne le lecteur
le captivant jusqu'au dernier mot

c'est bien la première fois que je lis
un texte aussi long jusqu"Ă  la fin





luis_manuel
Envoyé le :  30/7/2008 15:17
Plume de satin
Inscrit le: 27/7/2008
De: Aix-en-Provence
Envois: 17
Re: L'intimidité
merci, voilà qui est réconfortant pour moi qui n'écris que par maladie...

j'essaierai bientot d'etre plus présent sur le site, dès que je travaillerai moins. Et j'ai hate de vous lire aussi...
ondin
Envoyé le :  30/7/2008 21:03
Plume d'or
Inscrit le: 22/3/2008
De: dans les nuages de la joie et l'harmonie
Envois: 745
Re: L'intimidité
un texte aussi long que beau,bienvenue sur oasis avec cette edifiante entrée
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