Lorsque jeune étudiant je décidais un jour
qu'il était enfin temps de se débarrasser
du passage obligé qu'était pour moi l'armée,
je choisis d'abréger l'attente de mon tour !

Pouvais-je me douter que cette décision
qui devait libérer mes dix-huit mois d'astreinte
allait se prolonger en la longue contrainte
dont nul autour de moi n'avait fait prévision !

Me voila donc parti, direction la caserne
où je devais passer mes deux mois d'instruction.
L'on avait décidé, hors de mon opinion,
du rôle du soldat qui même subalterne,

devait me préparer dans la spécialité
de ce qu'on appelait le "train des équipages".
C'est ainsi qu'en dehors des armes en usage,
l'on m'apprit à conduire avec dextérité !

Ceci étant acquis, grâce à ma formation,
je me vis affecté dans un recrutement,
où derrière un bureau et pendant quelques temps,
du courrier aux armées je fis distribution !

C'est là que la Nation, manquant de vrais soldats,
s'en vint me débusquer sans aucun préavis
et me fit intégrer un corps d'infanterie
qui partit aussitôt pour défendre Rabat !

Des charmes du Maroc et ses femmes voilées,
je ne vis qu'une piste conduisant vers le RIF,
où perdu au milieu d'une nature à vif,
je passais mon Noël sous le ciel étoilé !

L'on nous avait bien dit, surveillez l'ennemi,
sans trop nous prévenir que chez les gens d'en face,
qu'on devait contrôler tout au long d'une passe,
pour nous les amateurs, c'était pas du biscuit !

Les jours passaient ainsi et quelques escarmouches
nous apprirent bientôt ce qu'était une guerre
où l'horreur d'un combat vous mène au cimetière,
sans que vous ayez pu tirer une cartouche !

L'éclat phosphorescent d'une simple grenade
ayant brûlé mes yeux par une nuit sans lune,
l'on dut m'évacuer à la bonne fortune
d'un transport cahoteux, peu fait pour un malade!

Les soins de l'hôpital s'avérant inutiles
ce fut le "Val de Grace" qui reprit le flambeau.
Au bout de quelques mois je revis à nouveau
et pu me reposer au sein de ma famille.

Mon service légal étant bien terminé,
je ne voyais plus trop à quoi pouvait servir
un soldat réformé qu'on voulait maintenir
car le législateur en avait décidé !

Après moultes recherches, il fut donc décrété
que je pouvais encore bien servir ma patrie
en restant sagement dans ce qu'était le nid
qui formait chaque jour les nouveaux appelés!

Une année de séjour dans une citadelle
m'ont permis de connaître LILLE et ses alentours,
brisant tous mes espoirs de passer un concours
qui pouvait programmer toute une vie nouvelle !

Lorsqu'enfin s'abaissa un certain pont-levis,
il ne me restait plus qu'à rentrer au foyer,
laissant mes illusions, pour me réfugier
dans la sécurité que m'offrait la survie!

C'est avec du recul que fouillant ma mémoire
je me dis qu'après tout d'autres y sont restés
et n'ont pas eu la chance de vivre des années
de bonheur partagé, loin d'une vaine gloire !!!

HONORE(17/06/08)

merci pour le partage de ces souvenirs , oui comme tu le dis tu as eu de la chance d'avoir survécu , mais ce n'était malgré tout pas ton choix d'aller batailler, je comprends pas comment on peut obliger les gens a se battre s'ils ne le veulent pas , combien de femmes y on perdu leur mari, leur fils , merci pour ce partage Honoré

Magnifique... excellent sujet à réflexion pour les plus jeunes

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Le génie est fait d'un pour cent d'inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration (Thomas Edison)

Merci de nous avoir fait partager tes souvenirs de jeune homme.

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La Musique est une révélation supérieure à toute sagesse ou philosophie (Ludwig Van Beethoven)

Ainsi j'apprends cher Honoré que tu as fait la guerre du Rif , où on te demandait de bien surveiller "l'ennemi" sur son territoire.
Abdelkrim khattabi et son amour pour sa patrie, est une légende , on en reparle encore aujourd'hui.
A qui la faute ? Envoyer de jeunes adolescents sur les territoire des autres et leur faire croire qu'ils défendent leur patrie!
Mais les amourux des guerres trouvent toujours leurs justifications que la raison et l'amour de l'humanité rejettent.
Merci pour cette poésie où tu révéles une partie de ta jeunesse !

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MB CANDIDE

"Souvenirs d'un sursitaire" ou "Parcours d'un combattant malgré lui".Trés bon poème qui relate le souvenir d'une periode perturbée qui malheureusement continue a se derouler sous d'autres cieux.... ailleurs. Pour ton bon poème.

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Merci, Honoré, pour ce partage de tes souvenirs...c'est important, pour ne pas oublier...tu l'as bien rappelé.
Tout ces gens que l'on oblige à se battre...c'est toujours d'actualité, malheureusement.
Merci beaucoup, j'ai aimé.
Sophie.

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"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

"Le chemin vers le bonheur : gardez votre coeur libre de haine, votre esprit libre de tout souci. ...

Un réel plaisir de découvrir un peu plus de toi et de ta vie. C'est sûr que quand on a vécu tout ça ça appelle à la réflexion. Tes écrits m'apportent beaucoup car on y décèle l'expérience de la vie et la sagesse lié à ton passé, à méditer. Bravo pour ce texte si réaliste Honoré.

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FORUM CITATIONS:
Je remercie Roky qui a créé cette vidéo où défilent les citations des gagnants mises en page.
http://img532.imageshack.us/my.php?image=nouveaumuvee001ti2.flv

Merci Honoré de nous avoir fait partager tes souvenirs...Les illusions, sœurs de nos jeunes années, sont si douces...

j etais collé a mon ecran,et bien quecesoit du vécu,
assez douleureux,je voulais savoir la suite,
bravo pour ce recit de ta vie militaire
heureuse que tu en soit revenu

"Roky 59, Duluc, Nouchka, Candide, Amidou, Vauv, Gepeto, Bennhy et Mikaella", tous mes remerciements pour être venus partager mes souvenirs de pâle troufion !
HONORE

m a g n i f i q u e...




merci pour



le récit d'une vie ,

je suis heureuse de suivre le chemin de votre plume !

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l'Amour rayonne quand l'Ame s'élève, citation maryjo

mauvais souvenirs: mes parents en parlent encore et ne sont pas prêt d'oublier

merci pour le partage

amities!

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Je ne suis qu'un individu de plus dans le rouage dans la vaste machine cosmique. Moi, qui croyais être libre et autonome, je ne suis qu'une poussière dans l'univers...

Trés beau poème où tu nous fais découvrir un peu de toi et aussi une période troublée où tant ont laissé leur vie.

" Cyrael, Lamkadmi et Carlita", je vous remercie d'être venues partager mes souvenirs avec autant de sollicitude.
HONORE

J'ose même pas y penser, Un mec te réquisitionne, et tedis: "vas marcher sur la ligne là bas, voir si tu va vivre ou mourir, c'est une chose qu'on a dur à comprendre quand on n'a pas vécu ça, et comme c'est partis, il se pourrait bien que je fasse partie de la première génération sans guère! oufti!!!! quoi que, j'ai connu juin '60 au congo! lol mais à 2 mois, on ne te donne pas de flingue ah ah ah

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http://www.edilivre.com/doc/6903

http://roberfroid-auteur.skynetblogs.be/

Je ne puis que dire une chose, mon cher Corbeille, tout est bien qui se termine !
HONORE