Les cris et les rires des pécheurs qui accostent me réveillent très tôt le matin, ils sont généreux, ils m'invitent à partager leur barbecue de sardines qu’ils s’offrent toujours après avoir achevé leurs taches.
Entre temps, je traîne mes pas lourds, pour me débarbouiller le visage dans cette eau douce qui chute des roches, je ne sais par quel miracle. Je me lève de ma barque, Je sors d'un sommeil sans aucun rêve, je voulais tant voir ma famille.
Je déguste l'hospitalité des pécheurs en buvant le vin qui me restait de la veille.
Sur la plage, les baigneurs nocturnes sont bien passés, il y a encore les traces de mots et de signes incompréhensibles qu’ils ont dessinés sur le sable. L’odeur délicieuse qu'ils ont laissée remplit mon flair et me laisse deviner leurs gestes amoureux, cela réveille tous mes sens masculins.
Le soleil se lève sur un autre jour, je quitte ma barque brisée dans la grotte sur la plage des amoureux, je marche sur ce sentier de terre battue qui mène jusqu'à la ville, pour gagner ma vie et mon vin. L'endroit que j'aime le mieux est la gare des trains. Ma musique préférée est celle des roues ferrées qui vibrent sur les rails pour contrer ce sentiment douloureux que font les cris de la mouette à l’écho qui me fait vivre un rêve qui ne passera pas.
Les voyageurs pressés sont généreux aussi, ils donnent ce qu'ils peuvent, moi j'ai besoin de tout, ils transportent ailleurs mes rêves avec eux, c’est le plus important pour moi…


Kader... Extrait d'un recueil de nouvelle...

Cela donne envie de lire la suite, le décor est présent pour le lecteur

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