C’est vrai, j’ai le goût de la poussière

Entendez bien, la vraie poussière
Violente comme l’image nue qui germe près des fonderies où la peur
n’existe plus, danse vierge et tourbillon blessé, dégoût offert aux
yeux par l’angoisse d’une pensée non assimilée, confessée à
demi-tort, piégée contre la dent dure d’un rêve rendu nuisible,
insolent suranné de pieuses redondances, puisque l’espoir
lui-même abdique, désintégré par la vision d’un cauchemar bien
trop réel :
La beauté porte un masque

Sous ce masque, peut-être un nuage de calme, peut-être un rythme
mort, peut-être un vieux charme oublié, peut-être un gouffre
noir de rien, qu’en sais-je après tout ?
Sur ce masque, de la poussière, alléchante et palpable, perlée
d’ailleurs toujours trop loin, probablement restes sans gloire
d’une vie dévorée, rendue comme un pardon, retournée à la
terre, et de la terre à la lune

Et puis, j’ai l’odeur des arbres

Entendez mieux, les grand arbres, si grands qu’ils ne sont que verges
vaniteuses, tronc commun du crime, patience qui s’interroge du
bien fondé de son institution devant la certitude du retour à
l’erreur, comme s’il était plus sage - ou bien plus reposant - de
compter les jours de trop que de n’en plus finir d’attendre
encore, dans une partition impressieuse de la réalité :
Mes nuits portent le deuil de mes jours

Sous ces jours, des restes de sortilèges vaincus par des images, un
grand cimetière de flammes frivoles où aiment s’échouer la
volonté la plus assumée lorsque, soleil couchant, elle
regrette l’impuissance de son porteur
Sur ces jours, la nuit qui menace et se naît à petit feu

Chaque rayon de soleil est un doigt pointé sur moi
Chaque étoile est un œil qui me juge

Et puis, au matin, j’ai le bruit de la Terre
Qui me dit de tout recommencer
Alors je me cache dans la poussière
Qui me dit ’’Pas si vite ! … A demain.’’

J'aime.
J'aime recevoir comme un soufflet nocturne les verges dressées de tes arbres, j'aime mordre ta poussière et admirer ta nuit à petit feu, merci.

Rose, qui a perdu son Plizz.-pardon, hein, je t'assure, je ne ressemble pas à Marie-Pierre X à plat ventre sur sa table.

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