Dans la fougue des rêves bleus
Qui faufilent entre les nuages enflammés de soie
A l'horizon d'un couchant pourpre
D'une soirée gelée aussi longue qu'une saison d'hiver.
Le feu se meurt dans la nuit,
L'étoile cligne entre les pierres qui gardent la lune,
L'arc-en-ciel hiberne dans les cendres de la neige
Dans la banquise d'un chemin conduisant vers un soleil noir.
J'ouvre les yeux dans un bain de suée froide,
Rescapé d'un cauchemar ou il pleuvait des cordes de larmes,
Sous le drap d'une aurore qui embrasse le printemps,
Je regarde la rose blanche qui savoure des gorgées de rosée,
Le coquelicot déroule son velours rouge jusqu'au pied du mont,
L'aquarelle prête sa robe au jardin,
La foret plonge ses nids entre le sable et l'eau,
Les vagues vont en cortège jusqu'à l'ile des souvenirs merveilleux,
Je renais dans une tombe qui donne sur le paradis,
Je suis sur terre ce matin,
Je vis.
Kader