L’IMAGINATION DE LA MER
Entre Mère et Mer
Ciel et Terre
Elle ne sait plus qui ELLE EST
La Mèr !
J’aime être bercé par ses Sels
Et par ses mains noueuses d’eaux
Dans ses vagues qui donnent sens aux choses
J’aime le roulis de ses mots
Le tangage de ses vers irréguliers
Le choix de ses horizons incertains
Et son VERBE fait CHAIRS ouvertes
Comme plaies aux vents
Elle nous nomme par notre NOM
La Mèr
Chaque vaguelette est un ange
D’eaux
Comme déchu de son perchoir de vent
Qui flue chérubine docile
Séraphine à même nos paupières
Ouvertes béantes à l’Infini
Quand la Parole se fait chaire
Tribune-enclave des vents
Ring-Falaise où se battent les gros mots
Autour de grosses vagues enceintes d’air
Alors l’envie d’écrire LA Mèr
Me prend à la crampe des doigts
L’eau y fantasme de bouillonnements
Et de gels absolus Givres
Qui donnent plein sens aux choses
Des sensations de fièvre
Des significations mystiques
Des directions transcendantes
On peut dire qu’Elle bouillonne ou gèle
Dans tous les sens
La Mèr
Vapeurs à même la plume
Qui écrit ces mots
ELLE n'arrête pas de bousculer
De nous retourner comme conversion
Dans un tourbillon effréné
D’évaporation-ascension
J’aime le ressac de ses vagues
Aux falaises de mon corps
Le corps à corps des maux
Qui se disent mot à mot
Au loin, la raie tire à AILLES
Déployées sa ligne d’horizon
Entre le firmament et l’escarpement des terres
Là où gite le poète Le priant
Nu dans des vents d’humilité
Ou nu dans le souffle violent de l’Esprit
Qui porte TOUTE CHOSE
Coquille Saint-Jacques à même l’iris
Poissons au creux des mains balnéaires
Les baleines à bosse
Savent par cœur ces creux et ces détours des mots
Elles savent les menaces de la pollution
Et le chemin de l’Evolution
Au bateau ivre de ces poèmes liquides
Je veux apprendre par cœur La Mèr
Vague par vague
Pour qu'elle me squatte à son tour
Quand un noyer squatte le vague
La mer entière pleure le glas
Elle est super chouette cette Mèr
D’images moites et salée comme sueurs
Venant d’un autre âge
« Nage et écrit ! » dit le vent
Oh douces vagues !
Sur la surface de mon Å“il
Dans le port imaginaire de mes pensées
Roland REUMOND
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La Mèr est cet espace sémantique, public (La Mer offerte à tous les regards) et Privé (La Mère, Matrice originelle, porteuse de toute grâce), entre Ciel et Terre, lieu symbolique et sacré, Lieu de tous les manques et de tous les espoirs.