En attendant l'été!!SENTEURS
As-tu senti la quintessence, dans le crépuscule de l’été, des essences entortillées des mots de terre qui flottent, qui dansent, le long des vérandas ou des charmilles?…
Hume le jour qui fuit, déjà ancien, ce jour présent. Les parfums cheminent, caressent, embaument, enivrent, affolent la chair toute ambrée. Et ta peau, ta bouche, ta langue ou ta démence mêlent, entremêlent des nectars de désirs. Ailé, le vent Pégase brode !
Il murmure, il entonne des sons, des rires, des claques de bruissements festonnés de lilas, de serpolet. Il ébruite, mais le sais-tu?, le respir de ton verbe et le secret que tu gardes dans ta gorge. Car il sait, discret, tous les souffles qui sont, qui se fondent, qui se donnent et se meuvent. Il les prend dans son sein solitaire dont le lait des effluves, des voix et des silences, va couler sur la pierre et sur l’herbe muettes. A l’herbe, à la pierre, tu retournes. En elles, tu deviens, tu te transcendes. Sur les gouttes des rosées, dans les pluies des ciels fripés, dans le flot des mers qui dorment et qui conspirent, tes larmes de lavande ou d’orage se meurent. Tes pleurs te quittent, évanescents, vers des naissances inconnues, des rêves que tu ignores, que tu cherches, que tu hantes, autour desquels tu tournes et te détournes sans relâche, obsédé de tes eaux d’origine. La grâce de l’instant t’accueille ou te console.
Les messagers des vents si fols, poèmes des attentes, te sèment…
Anne DE MAY
10 septembre 1991
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Charlie Chaplin