DES MONSTRATIONS DE VAGUES
C’est une marée qui envahie la chambre,
Un flot de rêves qui cauchemardent,
Aux grands chevets des falaises de craie.
La vague n’est pas sans logique de vaguer,
Elle n’est pas dépourvue de raison de fluer,
Et de donner aux vents leur raison d’être
Et de souffler à la pointe de l’œil,
Elle est AMOUR !
Ce n’est pas parce que l’on nomme : marée,
Cette saillie des grands fonds marins,
Que la marée est mariée, au vent et à l’eau.
Sur la plage, le marchand de sables est passé,
Les enfants dorment aux rouleaux des rêves,
Comme méduses médusées, par un quartier de lune.
Crabes en armures, chaque vague porte une image,
Chaque image porte sa vague de sens.
Du passé à l’avenir, la vague nous mène et nous emmène,
Elle ne regrette rien !
La Mer ne regrette pas l’issue des vagues,
Poussées dans le dos par des vents contraires,
Pour des raisons de luttes entre le bien et le mal.
Elle rejette ses gants d’eaux, ses grandes moufles écumeuses,
Au levant des amertumes.
Chaque vague inspire, chaque vague est pépite
Dans la coupe des eaux, au fin fond des abysses,
Comme l’absinthe mêlée au miel a des saveurs de sel.
Le temps de boire jusqu'au bout de la nuit,
D’écrire quelques vers aux saveurs de l’aurore,
Le filtre des Amour, la lie des marées et le suc des falaises,
Comme des alluvions, se déposent sous ma plume.
Fiels des sources et des biles de mer, qui fluent entre deux lieux,
Entre deux lignes, à la ligne, virgule des écrits rances,
Et mêlent les deux saveurs, du Ciel et de la Terre.
Sous la lune occultée, la marée et ses vagues,
Convoitent en juste Mèr,
Transportant nos plus sombres peurs,
Au-delà des grands fonds.
Quelle sorte de magie vague-t-elle en ELLE ?
Ailes aux vents comme voiles déportées,
Sortilèges de l’eau ou de l’Amour, qui sait,
Qui porte l’ensorcellement des Mondes ?
Dans son sillage d’eau à travers tous les âges,
Qu’il faut écrire et décrire sans cesse,
Qu'il faut nommer : Mèr pour que mère porte fruits,
Confirmer la Mèr, humer la Mèr pour devenir poète.
Roland REUMOND
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La Mèr est cet espace sémantique, public (La Mer offerte à tous les regards) et Privé (La Mère, Matrice originelle, porteuse de toute grâce), entre Ciel et Terre, lieu symbolique et sacré, Lieu de tous les manques et de tous les espoirs.
