A celle que je n'ai pas osé aimer.
A aicha H. de tiznit
Aicha, je me souviens de la toute première fois
Dans la bibliothèque, le silence ajuste ses mesures
Et toi, au bout, tu prépares déjà ton carquois
Nos regards se sont percutés tel deux voitures
L’accident est grave, aucun témoin, j’en suis resté coi
Le choc dessine sur mon cœur sa première fissure
Le big-bang crée un monde dont je ne connais pas les lois
Je ne maîtrise plus rien, hébété, comme devant un trésor
Un ange est rentré ou un démon est sorti de mon corps?
Tout ce que je sais, c’est que toi la fautive
J’étais sur ma chaussée, tu m’as poussé à la dérive
Et quand tes yeux ont rangé leur arbalète
Mon corps se sent pousser des ailettes
Mes nuits ne sont plus qu’une suite d’insomnies
Et mon seul remède, quelques vieilles litanies
Ton amour, pour mon cœur, est ingérable
Je t’ai fui. Je sais, je suis qu’un incapable
Sache que je t’aime toujours autant qu’antan
Tous les regrets d’un conducteur débutant.
Hassan OUDAD