Plume de satin Inscrit le: 26/3/2008 De: LIEGE Envois: 13 |
LE VOL DU BOURDON LE VOL DU BOURDON
CHANSON
Aux victimes de l’inceste et du viol.
Monsieur le président, je dénonce l’abus, Le viol de toutes femmes, et le viol des enfants, Tous ces viols collectifs, et ces viols de conscience, Et ces viols de confiance que nous avions en vous.
Il me manque tant d'année de mon enfance tuée, Comme ci j’avais dormie au pays des terreurs, Les souvenirs reviennent, lentement, sûrement, Tout acte de violence devrait être condamné.
Monsieur le président, je dénonce l’abus, Tout inceste est un crime, une infâme blessure, Mon image au miroir est pour moi cauchemar, J’ai peur du noir, trou noir, comme un vide complet.
Refrain
Contre ma volonté il a forcé mes portes, Ouvrant mon paradis aux grands feux de l’enfer, Au viol du sanctuaire de mon âme d’enfant. Triste profanation, tout abus est un crime.
Les violons de ma chair n’accusent plus les coups, Depuis mon viol, j’ai comme un grand bourdon, À cause d’un faux bourdon, d’un malade, d’un violeur.
Monsieur le président, je dénonce l’abus, J’ai comme un grand bourdon, mélancolie des jours, Où j’étais une enfant sans violons cafardeux, Jouant sans se méfier des autres et de demain.
Je ne sais plus ce qu'est, l'insouciance, la pureté, J'étais bien seule face au monde, dans un monde sournois, Où les gestes et les mots étaient contradictions, Bourdons, violons et violes, c’est du pareil au même.
Monsieur le président, je dénonce l’abus, J'étais bien trop jeune pour comprendre le mal, Qu’on me faisait subir sous prétexte de bien, Bien trop jeune pour savoir, ou rechercher de l'aide.
Refrain
Monsieur le président, je dénonce l’abus, Sous les coups de sa main, ma chair était violette, Mon corps était violé pour un non, pour un rien, Et moi que dois-je faire pour survivre à cela ?
Quand on me voit en rue, et puis quand on me parle, On pense que tout va bien, et que je vie ma vie, Très loin d'imaginer, les secrets que je cache, Car je fais bien semblant, de vivre normalement.
Monsieur le président, je dénonce l’abus, Je ne sais plus aimer, ni moi-même, ni les autres, La mémoire me revient à travers des images, Douleurs, ressentis, des scènes comme des naufrages.
Refrain
Oui, j'ai beaucoup de flashs, des rêves inquiétants, Je suis terrorisée, j’essaie de fuir en vain. La peur, la méfiance, la panique et la honte, Étaient mon quotidien, dès le bol du matin,
J’ai envie de vomir, aux labyrinthes étroits, Je suis comme coincée, isolée, enfermée, Dans une prison de peur, revêtue de silence, Une partie de moi, est morte, au seuil de l’enfance.
Monsieur le président, je dénonce l’abus, Comme emmurée chez moi, je vous écris ces maux Avec des mots qui disent, notre culpabilité, Nous ne sommes pas fautifs, coupable d’aucun crime.
Refrain
Hayley SOULED
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