le mec de chez MacDonald’s
le mec de chez MacDonald’s
entoure sa tête d’un capuchon noir
poète du plastique
il écrit au crayon de plomb sur des sacs blancs et rouges,
tambourinant sur des ustensiles immaculées,
il écrit un poème
entre deux coups de dents dans une boulette de viande
le mec de chez MacDonald’s
dévisage sa silhouette noire
que lui rejette l’immense fenêtre salie
sur laquelle s’écrase
une neige éclaboussée en millions de graviers blancs
le mec de chez MacDonald’s
recule au fond de la banquette râpée par l’usure des clients
et derrière le miroir à deux faces qu’il fixe impertinemment
il est minuit alors que l’horloge indique cinq heures
que la rue est vide
et que le dernier métro n’est pas celui qui partira dans six minutes
les mains du mec de chez MacDonald’s
rougies par le froid
écrivent le mot sang
au bas d’une serviette en papier recyclé
au verso
indéchiffrable
un dessin hectique
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Saute crapaud, les chemins sont beaux,
En été y’a pas d’cahots,
L’hiver en bedaine, don daine,
L’été en buggy, don dé.
(Vieille chanson scoute)
LeCrapaud