Le déchiqueté

Je suis le Besogneux, le Bœuf, le Bovidé,
Le Race Charentaise à la Corne anoblie :
Ma seule Vache est morte, et mon rut débridé
Porte le Label noir de la Charcuterie.

Dans la nuit du Couteau, Toi qui m'as dépecé,
Extirpe mes tripes de la taxidermie,
Le cuir qui plaisait tant à mon corps désossé
Et l'oreille Sourde à ce Cadavre sans vie.

Suis-je Epaule ou Thymus ?... Bavette ou Paleron ?
Mon front est rouge encor de l'épée de l'Arène ;
J'ai crevé dans la Grotte où flotte la Gangrène...

Et j'ai deux fois vaincu fait le bœuf Miroton :
Découpé tour à tour sous la lame Acérée
En steaks Sanguinolents et en viande Hachée.



Texte inspiré fortement par le poème El Desdichado de Gérard de Nerval,
Avec mes sincères remerciements pour sa contribution déterminante !

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Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

oh ce pauvre Nerval..!!
il doit se retourner dans sa tombe!!

beau pastiche en tout cas!!

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Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur....
....le bonheur est le chemin.

Je suis désolée de n'avoir aucun souvenir de ce poème de Nerval, je n'ai jamais dû le lire (hé oui, y'a des trous dans ma culture)...

Mais je te fais confiance, ça doit être parfaitement réussi...

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Désolée, mon état de santé ne me permet plus de faire les mises en pages de recueils.

Pour répondre à Hespérance, je joins le texte original de Gérard de Nerval.

Cordialement,

Carme



El Desdichado

Je suis le Ténébreux, _ le Veuf, _ l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, _ et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?...Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encore du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

J'admire particulièrement le poème de G. de Nerval qui est pour moi un des plus beaux et des plus touchantsde la langue française...

Cela ne m'empêche pas de trouver ta version digne d'intérêt !

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Nadoubui a eu raison de mettre en parallèle les deux poèmes car cela nous permet de mesurer à sa juste valeur la qualité de ton écrit.
HONORE

Je ne voudrais pas penser à ton poème en dégustant mon beafteck!

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MB CANDIDE

Merci à tous et toutes pour vos gentils commentaires malgré le côté sanguinolent de ce texte. J'espère que je n'ai coupé l'appétit à personne. Enfin, un remerciement appuyé à Nadoubui par la mise en page. C'est très sympa de sa part. Personnellement, je suis nul pour ça. La prochaine fois que je jouerai à ce type d'exercice, c'est promis, je veillerai à mettre ensemble l'original et le pastiche.

Je trouve amusant de détourner le sens premier pour en faire tout à fait autre chose. J'espère que j'ai suscité des vocations car les possibilités en ce domaine sont illimitées. Et pourquoi pas une rubrique dédiée aux pastiches. Je lance un clin d'oeil à Eolienne !

Carme

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Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

Bravo pour l' exercice oh! combien difficile.
et merci a nadou pour avoir su gemelliser
ces deux poemes.