Laissez moi vous présenter Edgard.
Edgard a à peine 16ans et, comme l'a décidé le chef élu de son état, Edgard se prépare
à aller tuer des hommes. Comme il a l'air fier, notre jeune soldat, avec son habit kaki
et sa baionette. C'est simple, on dirait qu'il a été conçu pour ça: la guerre.
La guerre et son tumulte, la guerre comme la palpitation de chaque muscle de son corps.
Aucune peur dans ses yeux: notre jeune héros sait ce qu'il doit faire.
Pourtant au moment d'appuyer sur la gachette, il a toujours cette même hésitation:
"Et si Dieu n'était pas de mon côté? Si il était pour eux?" Alors dans ses rêves, Edgard
cauchemarde. L'horreur insinue la peur dans son esprit. Edgard fait la guerre parce que son pays a besoin de lui. C'est ce qu'on lui a dit. Lui pense que l'on aurait plus besoin de lui
dans un champs, ou derrière un bureau, ou simplement à embrasser sa mère. Mais il est là,
depuis des mois déjà, à oter des vies.
Aujourd'hui Edgard a reçu sa promotion: il est à la tête d'une dizaine d'hommes. A 17 ans
et des poussières. Edgard est fier, mais il sent le poids de ces vies, accrochées à lui,
et dont il est désormais responsable. Alors quand il a peur, il pense à sa chère laissé,
qui l'attend quelque part en Ardèche. Il l'a quitté, il était enfant, maintenant il espère
l'épouser à son retour.
Et il tue, encore, toujours, pour rentrer plus vite à la maison.
Edgard a faim, Edgard a froid. Edgard se noie dans les âmes qu'il brise.
Il pleure souvent, silencieux, sur l'arme qui le rattache à la vie.

Edgard est mort, ce matin même. Son ennemi l'a eu. Et dans les minutes passées à attendre la fin, dans les instants où il comprend que sa vie s'achève sans avoir vraiment commencée, Edgard repense à toute cette guerre. C'est donc cela que ses victimes ont ressenties.
A son tour maintenant de vivre la mort.
Son sang le quitte, et les visages des gens assassinés dansent dans ses yeux voilés.
Maudite soit la guerre...


A la mémoire des poilus de la première guerre mondiale...
Simon

bel hommage aux poilus... C'est un beau texte qui rapelle brièvement mais de belle manière ce qu'ont vécu les hommes qui sont devenus des machines à tuer sur le terrain de batailles.

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«Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent.»
Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry

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Résumé très captivant de ce que sont les horreurs de la guerre.
HONORE

Ceci est très touchant...ne les oublions jamais...

Un texte touchant et sûrement très réaliste !

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