Ses gros yeux myopes
Auréolés de mille grâces poétiques
(Mais un peu glauques)
Fouillaient l’ombre des mots
Et son nez se posait
Au bout de chaque vers fleuri
Pour sentir sur le papier
L’odeur des rimes parfaites
Qu’on pourrait mettre en musique
En se gavant de tendres illustrations.
Ah ces rimes bien faites
Devenues ses maîtresses
Menaient le vieux poète
Par le bout du nez
Toujours à la recherche
D’un calembour lourd
Ou d’un jeu de mots
Digne de l’Almanac Vermot
Toujours en quête
D’une sonorité parfaite
Et du nombre de pieds
Imposé par le sonnet.
Qu’importe le fond
Et toutes ces mièvreries
Avec leurs rêves inassouvis
Leur amours pour la vie
Rimant avec toujours, toujours.
Qu’importe le fond
Puisque dans cette vie en rose
Où tout le monde crie « bravo, bravo ! »
On ne voit que la forme.
Mais, dis-moi, ami poète...
Que reste-t-il d’une forme sans fond ?
« Merde ! » s’est écrié l’écho
"Tu as oublié la vidéo !"
Palmito