Le désert est sec et aride,
Chez lui nulle ride,
Chez lui le grand vide.
Le désert n'est pas vert,
Ceci est une évidence,
Les hommes sont verts et vides malgrés leurs organes,
Ceci n'est pas une évidence.
Le vent comble le néant,
Les fainéants ne dorment plus,
Et les serpents,
Eux,
Ne rampent plus,
C'est un désert précaire
Et sans affaires aucunes.
Dans le désert,
Quand la nuit tombe,
La lumière a deux pieds dans la tombe,
Et je m'en vais
Muni d'une bombe,
Je veux sauter,
Oui,
Sauter de trois façons distinctes,
Sauter cette femme
LÃ -bas,
À même le sable brûlant,
Sauter avec mon ami la bombe,
Et sauter dans ce trou noir
Qui s'offre à moi.
La nuit tire sa révérence
Au profit du jour
Au ciel
Précocement bleuâtre,
Et le soleil,
Déjà ,
Vient battre le sable.
Ici la vie
De sa maigre variété
Demeure instable,
Et au milieu du désert,
Une table en marbre artificiel,
Mais qui est l'imposteur ?
Serais-ce le désert ?
Mystère souterrain à mille pieds sous terre.
Je suis la chose solitaire
Qui erre
Dans le désert austère.
Je suis a bout de souffle,
Maintenant j'ai terriblement soif
Et je vais laisser la vie
Fuir de mes entrailles,
Et m'offrir aux charognards affamés,
Pour de bon j'abandonne,
L'infinité du désert m'exaspére,
Pour de bon j'abandonne.
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Les poémes à l'eau rouge écarlate.