Souffrez que l’écho de mon âme vous parvienne ;
Vous ne devez ignorer l’inconsolable peine
Qui me plonge dans un douloureux anéantissement,
Car vous fûtes le coupable instigateur d’un fol embrasement,
D’un feu impétieux et inextinguible,
D’une passion fiévreuse irrépressible.
Je ne puis et ne veux enfanter les mots dans la douleur ;
L’indicible épreuve assèche ma plume malgré les pleurs.
Qu’aurais-je à gagner d’une inspiration
Nourrie des affres du désespoir et de l’affliction ?
Je suis le peintre exclusif de mon âme transportée et fleurie ;
Comment pourrais-je m’accommoder d’une palette aux couleurs ternies ?
Les chants meurtris alourdissent les coeurs éprouvés ;
Je me veux le chantre de l’espoir et des amours rêvés.
Convenez que, malgré vos traîtres aveux, de toute évidence,
Votre adieu de vos lèvres tant désirées manqua d’éloquence.
Alors à cette heure, en dépit de votre détachement apparent,
Et de votre silence accablant,
Je crois plus que de raison,
Pardonnez ma déraison,
Que nos âmes bleues,
Brûlent encore d’un même feu.
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